Abdoulaye Wade : ‘' je n'ai pas envie d'exercer un contrôle sur la presse ''

Dakar, 9 oct (APS) - Le président de la République Abdoulaye Wade a déclaré, mardi à Dakar, n'avoir ‘'pas envie d'exercer un contrôle sur la presse, ni de censurer les articles'' écrits par les journaux, assurant qu'il est ‘'prêt à soutenir la presse dans sa pluralité''.

‘'Vous pensez bien que j'ai les moyens de contrôler la presse sans qu'on aie rien à redire, mais je ne le ferai pas, je n'ai pas envie de le faire'', a-t-il dit à l'occasion de la cérémonie solennelle de remise de chèques et d'ordinateurs aux correspondants régionaux.

‘'Je ne veux pas d'une presse à la solde. J'ai de l'argent pour ça, je pourrais le faire mais je ne vais pas le faire'', a encore déclaré le président Wade, en ajoutant avoir les moyens de lancer 20, voire 30 quotidiens.

‘'Je peux le faire, mais je ne le ferai pas, puisque ce serait noyer la presse privée et ce n'est pas respecter la liberté de presse, tout en favorisant l'autocensure, la flatterie, la flagornerie'', a-t-il ajouté.

‘'Je crois en la presse, je crois en l'information, je crois à la réflexion journalistique'', a indiqué le chef de l'Etat selon qui ‘'le Sénégal a besoin d'une presse plurielle, d'une presse forte, d'une presse indépendante et même sévère par rapport au gouvernement. C'est ça qui nous fait progresser''.

‘'L'information, ce n'est pas seulement les scandales'', a-t-il soutenu, en lançant à l'adresse du public essentiellement composé de journalistes : ‘'je suis disposé à aider la presse sous la forme que je peux concevoir ou sous d'autres formes que vous-mêmes pouvez concevoir''.

‘'Je suis pour une presse libre et indépendante, même si je n'ai pas une presse qui informe vrai. Je peux en souffrir, j'en souffre énormément, mais je ne ferai rien'', a insisté le président Wade.

‘'Je lance un appel véritablement pour que nous essayions de ne pas blesser le Sénégal'', a encore dit le chef de l'Etat, estimant que ‘'discréditer son pays, c'est maladroit''.

‘'Je pense simplement qu'un jour arrivera où nous serons tous, tout le monde, de bons citoyens qui aiment leur pays, qui aident leur pays'' à travers notamment des ‘'critiques justes'', a-t-il poursuivi.

Il a invité à dissocier le citoyen Abdoulaye Wade du président de la République. Mais essayer d'atteindre le citoyen Wade à travers l'institution qu'il incarne, ‘'c'est ça qui est un peu triste''.

‘'Je suis triste mais je laisse faire. Chacun avec sa conscience'', selon le chef de l'Etat qui a appelé à ce qu'on évite de porter atteinte au Sénégal.

BK/AD