Dakar, 2 avr (APS) – Le chef de l’Etat sénégalais, Abdoulaye Wade, a plaidé vendredi pour une nouvelle manière d’appréhender la migration, afin de mieux comprendre ce phénomène mondial qui, en plus de son caractère multidimensionnel, évolue à un rythme accéléré.
S’exprimant lors de la cérémonie d’ouverture de l’Assemblée générale du Conseil supérieur des Sénégalais de l’extérieur, le président Wade a relevé la progression significative du nombre de migrants et la mondialisation des flux avec une diversification des trajectoires et des destinations.
Ce qui implique nécessairement un changement de statut de nombre de pays émetteurs, devenus des centres de transit et d’installation, avec toutes les conséquences qui en découlent.
Selon lui, il y a un large consensus sur le rôle d’agents de développement que jouent les migrants, à la fois dans les pays d’origine et d’accueil.
Et les migrants, a-t-il souligné, contribuent de manière positive à la marche des sociétés dans lesquelles ils vivent, en aidant considérablement à stimuler la coopération bilatérale entre pays d’origine et d’accueil.
Il a salué la décision de l’Union africaine de faire de la Diaspora africaine, ‘’la sixième région d’Afrique’’, estimant que cela donne ainsi aux ressortissants du continent, la possibilité de prendre part au processus décisionnel, susceptible de favoriser l’engagement des Africains de la Diaspora à participer à la construction de leurs nations et du continent.
Le président Wade souligne que les orientations politiques, qu’il a définies, visent à faire des émigrés sénégalais, une force socio-économique, politique et culturelle. Et la création d’un ministère chargé de la gestion et de la protection des Sénégalais de l’extérieur illustre la volonté d’assurer la prise en compte des préoccupations et aspirations des Sénégalais de la Diaspora.
Le chef de l’Etat a souligné la participation des Sénégalais de l’extérieur au processus de prise de toutes les décisions politiques, grâce à leur représentation dans toutes les institutions de la République.
Il a également loué leur contribution significative au développement économique et à la richesse du pays, comme en attestent les transferts de fonds évalués à 560 milliards de francs CFA en 2008, soit 15 pour cent du produit intérieur brut et de 250 pour cent de l’aide au développement.
Pour le président Wade, le Conseil supérieur des Sénégalais de l’extérieur sera un creuset de réflexions et de propositions propices à l’amélioration des conditions d’émigration, d’existence, de travail et de retour. D’après lui, c’est dans cette perspective que s’inscrit sa redynamisation, avec pour objectif d’assurer un cadre propice à relever les nouveaux défis de la migration.
Un peu plus tôt, le président du Conseil supérieur des Sénégalais de l’extérieur, Mor Kane et les doyens des émigrés, Koumba Touré et Djibril Guissé, ont tous remercié le chef de l’Etat, dont l’appui et le soutien ont permis au gouvernement de prendre en compte les problèmes des émigrés sénégalais à l’étranger.
Selon Mor Kane, les émigrés sénégalais, aujourd’hui au nombre de 3 millions, participent efficacement au développement du Sénégal. Il a assuré que le Conseil supérieur des Sénégalais de l’extérieur remplira sa nouvelle mission.
L’assemblée générale du Conseil supérieur des Sénégalais de l’extérieur se réunit du 2 au 3 avril à Dakar. Avec 75 délégués de France, d’Italie, des USA, de l’Afrique et des autres pays européens, la rencontre enregistrera des communications sur les orientations majeures, les dispositifs techniques et financiers, pour une mobilisation soutenue de l’épargne des émigrés en vue de booster l’investissement.
Il sera question aussi de la valorisation de la Diaspora sénégalaise à travers des investissements productifs et durables, mais également du renforcement du rôle et du poids économique de la femme.
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