Elle s’appelle Aminata Dembélé. Elle est la veuve d’Ibrahima Jacky, animateur vedette à Dunya/Fm. L’Obs est allé, hier, à sa rencontre à la maison mortuaire sise Pikine Rue 10. D’origine Malienne, Aminata Dembélé parle, dans cet entretien, de son mari. Elle le présente comme un époux exemplaire. Qui aimait beaucoup sa famille, et dont le seul souci était l’avenir de ses enfants quand il ne sera plus de ce monde. Un homme qui entretenait de très bonnes relations avec tout son entourage. A ses auditeurs éplorés, elle sollicite leurs prières pour le repos de l’âme de son mari.
Quand avez-vous fait la connaissance de votre mari ?
Je l’ai connu, il y a de cela 11 ans (Elle pleure). J’ai eu trois garçons avec lui. Le premier, Papa Lédé, a 10 ans et demi ; le second, Demba Lédé, a 6 ans et le troisième, Ibrahima Ben Bass Lédé, 5 ans. Il est d’origine Ivoirienne. Moi, je suis Malienne.
Au départ, est-ce qu’il n’y avait pas de réticences du côté des parents pour votre mariage ?
Comme dans toute relation, il y a des réticences au début. Mais c’est Dieu qui a décidé qu’on allait se rencontrer et se marier. Il était marié, mais il avait divorcé. Sa fille aînée s’appelle Katy. Elle était avec moi, avant de rejoindre sa mère. Jacky avait de très bonnes relations avec tout le monde. Il aimait beaucoup sa famille.
Jacky avait le sens de l’humour, il savait égayer les gens et faire rire les auditeurs. Est-ce qu’il était ainsi en privé ?
Jacky était l’ami de tout le monde. Les grandes personnes comme les enfants. Il ne faisait pas de différence entre les gens. Il rigolait et faisait rire tout le monde. Il s’amusait avec les gens comme un enfant. Dans la maison, il se comportait comme un gamin avec ses enfants. Parfois, cela m’énervait. Mais il me disait que ce n’est pas grave, ce sont ses enfants et il faut les laisser s’amuser. Dans le quartier, il entretenait de bonnes relations avec tout le monde.
Samedi dernier, avant de partir à la soirée, qu’est-ce qu’il vous a dit pour la dernière fois ?
Samedi dernier, il devait animer une soirée. Il m’avait dit qu’il allait déposer le matériel au lieu où il devait faire de l’animation. Ensuite, aller au travail. Il devait après cela partir faire sa prestation d’animation. Nous habitons les Parcelles Assainies. C’est un peu loin de la maison familiale. Il m’avait demandé de chercher un appartement à Pikine. J’étais dans ces démarches. En partant, il m’avait demandé de régler le loyer de l’appartement pour qu’on puisse déménager le plus rapidement possible. C’était ça qu’il m’avait dit avant de me quitter. A 23 heures, il m’a appelée pour me dire que la première partie de la soirée s’est bien passée. Et que ceux qui l’ont engagé sont satisfaits de l’animation.
Il reste le deuxième et le troisième passage. Et qu’après la soirée, il va rentrer. C’était la dernière fois qu’on s’est parlé.
Vous avait-il parlé des gens qui l’avaient engagé ?
Je ne les connais pas. Il gère son travail. Je n’essaie pas de savoir avec qui il travaille. L’essentiel, je lui fais confiance. Avant de faire quoi que ce soit, il m’informe. On n’entre pas dans certains détails. Parce qu’à trop chercher, on risque de trouver des choses qui peuvent fâcher. Je le laissais faire son travail comme il le sentait.
Est-ce que vous avez reçu des informations claires sur les circonstances de sa mort ?
D’après l’autopsie, on l’a piqué. Maintenant, seul Dieu sait et celui qui a fait cela. On n’en sait rien. On laisse tout entre les mains de Dieu. C’est Lui qui nous l’avait donné, il l’a repris. Tout ce qu’on demande, c’est de prier pour lui (Elle pleure). Tout ce que je demande, c’est que les gens ne l’oublient pas dans leurs prières. Il se souciait toujours de ses enfants. Parfois, il se demandait ce que vont devenir ses enfants le jour où il ne serait plus là ?
Ah oui !
Je lui disais que Dieu est là pour tout le monde. Il me disait que le jour où il ne sera plus de ce monde, il ne veut pas que ses enfants deviennent des mendiants. Je lui disais de s’en remettre à Dieu. Tout son souci c’était ses enfants.
Est-ce qu’il a des parents à Dakar ?
Il a une cousine à Dakar que je connais. Elle est d’ailleurs ici à la maison.
Avez-vous une fois eu l’occasion de vous rendre en Côte d’Ivoire pour rendre visite à ses parents ?
Je n’ai pas eu la chance d’aller voir ses parents en Côte d’Ivoire. Mais ces derniers nous ont autorisés à l’enterrer au Sénégal, au cimetière de Pikine.
Votre dernier mot.
Je demande à tous ses auditeurs de prier pour lui. Que s’il avait causé du tort à quelqu’un, que ce dernier lui pardonne. En tout cas, Jacky ne garde rien de mauvais pour personne. Surtout que ses amis et collègues de travail lui pardonnent et comprennent qu’on peut causer du tort à des gens sans le vouloir.
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