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Après la disparition de DIAMACOUNE : Quel avenir pour la Casamance ?

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Après la disparition de DIAMACOUNE : Quel avenir pour la Casamance ?
(Correspondance) - Si la disparition de l’abbé Augustin Diamacoune Senghor est depuis hier le seul sujet dans les conversations à Ziguinchor, la principale préoccupation reste cependant l’avenir de la Casamance. Cette préoccupation suscitée depuis l’annonce de la maladie du chef historique de la rébellion casamançaise, est aujourd’hui revenue avec force dans les débats.

Tous les Casamançais s’interrogent aujourd’hui sur l’avenir de cette région pour l’indépendance de laquelle le mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc) se bat depuis le 26 décembre 1982. Cette question est d’autant plus pertinente que le sort de la Casamance semble être aux mains de ces hommes qui, un jour, ont pensé que la Casamance doit exercer son droit à l’autodétermination.

De toute façon, les populations qui émettent des craintes quant à l’avenir de cette partie méridionale du Sénégal ne peuvent que rester dans l’expectative en attendant de voir ce que le Mfdc deviendra. L’avenir de ce mouvement étant lié à celui de la Casamance, la trajectoire du Mfdc intéresse à plus d’un titre ces populations du Sud qui retiennent en ce moment leur souffle. Le mouvement indépendantiste casamançais est-il capable de faire face à cette nouvelle donne liée à la disparition de son chef ? La réponse à cette question passera par la capacité du Mfdc à trouver un remplaçant à Diamacoune.

Toute la difficulté réside dans ce challenge. Car, même si certaines de ses décisions étaient contestées, l’abbé Augustin Diamacoune Senghor restait la seule constante, le seul homme consensuel au sein du Mfdc, la seule personnalité qu faisait l’unanimité autour de sa personne. Même les présumés radicaux du mouvement, à l’image de Mamadou Nkrumah Sané ou Salif Sadio, se reconnaissaient de lui, acceptaient son autorité.

Tout donc laisse croire que la disparition du vieux prélat indépendantiste place le Mfdc sur une corde raide, plongé qu’il est dans une situation où il lui sera difficile de trouver l’homme providentiel capable de combler le vide. Les réactions notées au lendemain de la maladie de l’abbé Augustin Diamacoune Senghor sont là pour rappeler le casse-tête que constitue sa succession pour le mouvement irrédentiste casamançais.

Au moment où l’opinion spéculait sur celui qui doit assurer la continuité du mouvement dans la perspective des négociations de paix en Casamance, Mamadou Nkrumah Sané, à partir de son exil parisien en France s’invite dans le débat pour exercer son droit à la succession du vieux prêtre malade. Se fondant sur les décisions issues des assises du Cap-Skirring de 1991 qui faisaient de lui le secrétaire général adjoint, Nkrumah revendique l’intérim, et par conséquent, le poste laissé vacant par l’abbé Augustin Diamacoune Senghor.

La sortie de cet homme, considéré comme un faucon, a provoqué une vive réaction chez certains responsables du mouvement qui y voient une tentative de coup de force. Au même moment, Jean Marie François Biagui tente d’exercer, non sans difficultés, une autorité et une légitimité qu’il tire de la confiance placée en lui par le vieux prêtre. Par ailleurs, Ansoumana Badji, un des artisans de l’accord de paix du 30 décembre 2004 attend une hypothétique réhabilitation à son poste de secrétaire général dont il n’avait pas accepté la perte.

Dans tout ce tourbillon, seul Bertrand Diamacoune parvenait à sortir son épingle du jeu. L’homme, qui profite de son lien de parenté avec le chef historique de la rébellion casamançaise, se plait même dans cette situation qu’il entretient même au gré de ses intérêts. L’onde de choc de ces divisions est fortement ressentie dans le maquis qui se signale également par ses dissensions internes. Aujourd’hui, les inimitiés entre les chefs maquisards ont atteint un tel niveau que le fusil est devenu le seul moyen d’expression.

La Casamance devient ainsi un champ de guerre où s’expriment les différentes factions rebelles pour le contrôle du maquis. La mort de l’abbé Augustin Diamacoune Senghor suscitera-t-elle un sursaut de conscience au sein du Mfdc ou exacerbera-t-elle les tensions dans ce mouvement qui donne l’impression de voler en éclats ? Difficile de trouver les bonnes réponses à ces questions. Sauf que l’avenir de la Casamance dépendra de la trajectoire que le mouvement indépendantiste casamançais imprimera à son combat.



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