La mer a causé d'énormes dégâts dans le quartier Thiawlène de Rufisque dimanche dernier, ravageant des maisons et emportant plusieurs sépultures. Vingt-quatre heures après, les habitants, toujours sous le choc, essayent tant bien que mal de réparer les dégâts. Mais la seule solution, selon eux, c'est de leur octroyer des parcelles à l'intérieur de la ville.
Le calme, qui règne au quartier Thiawlène en cette matinée, contraste d’avec l'ambiance de la veille. En avançant vers la mer, on aperçoit de nombreuses voitures devant le cimetière, quelques personnes devisent à côté. Le préfet est venu s'enquérir de la situation. À l'intérieur de jeunes hommes s'activent. Ils ratissent pour enlever saletés et autres mauvaises herbes autour des tombes. D'autres viennent s'assurer que la tombe de leurs parents n'a pas subi la furie des vagues. «Tu sais où se trouve son tombeau?» demande un jeune homme à un autre qui est devant lui à quelques mètres. «Je connais ce cimetière comme ma poche» lui rétorque celui-ci. Tout en marchant l'un derrière l'autre, ils prennent soin de ne pas marcher sur les tombes. Des adolescents venus sûrement par curiosité, eux, ne s'en soucient guère. Ils sautent littéralement dessus, oubliant l'endroit où il se trouve. Attirés par le bruit d'un tracteur un peu plus loin, ils se hâtent d'aller voir le spectacle. On apprend que l'engin a été envoyé par le maire Ndiawar Touré. Le bord du cimetière a été remblayé par de grosses pierres. La mer a cependant avancé de quelques mètres par rapport à la veille, notent certains spectateurs. Le calme est revenu. Le préfet accompagné d'une délégation effectue calmement sa visite, prenant le temps d'écouter certains habitants. La délégation se dirige ensuite vers les habitations. A ce niveau, le mur en ciment qui avait été érigé pour stopper les vagues gît sur le sable, englouti par les eaux. Le «penc» où les notables passaient la journée à discuter est inaccessible. Devant les maisons, les barrages de fortunes, planches, pneus et autres qui étaient supposés empêcher les vagues de pénétrer dans les pièces n'ont servi à rien. Plusieurs pièces sont désormais inhabitables. La mer en furie n'a même pas épargné les toits en zinc. Les cours étroites sont jonchées d'habits encore humides. A chaque coin, des femmes en train de laver le linge. Un peu plus loin, la mer est à quelques centimètres des murs des habitations. La délégation est obligée de faire demi-tour. Les notables qui ont consenti à prendre la parole ne regrettent pas les évènements de la veille. «Ce n'est pas par manque d'éducation que les jeunes ont agi comme ils l'ont fait hier. C'est par désespoir», affirme le vieux Omar Fall. Tout ce qu'ils demandent aux autorités c'est qu'on leur octroie des parcelles à l'intérieur de la ville. Une sorte de plan Jaxaay. «Toutes les familles qui se trouvent ici n'ont pas où aller», ajoute-t-il démentant, ainsi les rumeurs selon lesquelles ils avaient vendu les parcelles qu'on leur avait octroyé il y a quelques années. «Ceux qui en avaient bénéficié ont rejoint leurs habitations». Le vieux Omar Fall veut cependant plus que les premiers bénéficiaires. «Nous voulons, tout comme les autorités l'on fait pour Joal, des habitations, mais aussi des indemnités.
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