Des travaux sont en cours à l'Assemblée nationale, au grand jour, mais dans une grande opacité. Personne ne pouvant renseigner sur leur teneur exacte. Des «broutilles» - c'est le qualificatif que le Questeur Mamadou Lamine Thiam donne à ces travaux – qui ne sont que la partie visible des marchés passés par la deuxième chambre du Parlement. Des commandes et souvent de grosses sont passées selon des «procédures internes» à l'institution, mais qui ne laissent pas indifférent le Conseil de régulation de l’Armp.
Le sceau du silence entoure les travaux entamés depuis quelques jours sur le parvis –précisément le fer à cheval –de l’Assemblée nationale. Qui sont ces travailleurs qui s’activent à transporter des sacs de ciments, des carreaux, à poser les faïences, loin des yeux inquisiteurs, à cause des nattes fixées sur les grilles de l’Assemblée nationale ? « C’est une société qui fait ces travaux », répond un des ouvriers, sans autre forme de précision, sinon qu’ils ont deux semaines pour finir ces travaux. « Le problème, c’est qu’on doit tout terminer dans 15 jours. C’est pourquoi on travaille sans relâche », poursuit notre interlocuteur. « C’est parce que des parlementaires de la Cedeao seront invités lors du vote de la loi sur la parité », renchérit un travailleur de l’assemblée nationale qui précise que seuls les responsables sont en mesure d’édifier sur la nature des travaux en cours.
« Ce n’est rien du tout, c’est des broutilles de petites corvées », selon le Questeur
Seulement, ces travaux, aucun responsable n’est en mesure de dire combien ils coûtent, qui les effectue, par quelle procédure ce marché a été attribué. En effet, les collaborateurs de Mamadou Seck, le président de l’institution, n’étaient pas en mesure d’expliciter les travaux en cours. « Franchement, je ne saurais vous dire quelque chose, je ne sais rien de ces travaux » lâche un proche du maire de Mbao.
Du côté de la Direction de la communication, on préfère orienter vers «le Directeur de la construction», un certain M. Fall qui, ne pouvant rien dire, conseille d’aller «voir le Secrétaire général ». Là, après une longue attente, la réponse servie par Mme Joséphine Dillo est: «Je ne sais rien, ça ne se gère pas à mon niveau».
Après le pied de grue au bureau du Questeur, ce n’est que mardi soir qu'on a pu joindre Mamadou Lamine Thiam sur son téléphone portable. Un Premier Questeur qui minimise les travaux en cour devant l’Hémicycle. «Ce sont des travaux de rénovation, de petites retouches d'embellissement, en attendant la grande rénovation du bâtiment, patrimoine historique classé». Quant à la procédure utilisée. Mamadou Lamine Thiam soutient que la modicité des sommes ne milite pas pour le lancement d'un avis d'appel d’offres. « Ce n’est rien du tout, c’est des broutilles, de petites corvées», dit le Questeur qui a toutefois refusé de révéler le montant décaissé pour ces «broutilles». «Je ne dirais pas le montant, je ne l'ai pas en tête. Ce n'est rien du tout », poursuit M. Thiam tout en précisant qu'«il y a toujours eu de petits travaux à l’Assemblée nationale», C'est pourquoi, à en croire le Questeur, «il y a toujours des prestataires qui tournent au tour de l’Assemblée».
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