De nos jours, l’amour semble se lier à travers le téléphone. Qu’il soit portable ou fixe. Hé oui ! L’homme est séduit par la voix féminine qu’il entend à l’autre bout du fil. Et il écoute des « Je t’aime, desna ci yaw, yaay bagn et patati et patata ». Pour peu qu’il s’évanouisse de bonheur ! Au fur et à mesure que la drague se prolonge, l’homme est aux anges et croit dur comme fer qu’il dispose déjà de cette âme sœur qu’il a toujours souhaité obtenir dans sa courte vie. Il est donc heureux comme un enfant qui vient de recevoir un cadeau du Père Noël. Et de se précipiter pour raconter à ses copains le comment du hasard qui lui a fait rencontrer une fille à la voix de rossignol. Et de tympaniser ses camarades : « Chétèètèèt ! Boy, elle est superbe, dotée d’une voix douce, agréable. Ah, si vous l’aviez entendue ! ».
Jusqu’au jour où... (Hé oui, il faut qu’ils se rencontrent un jour !). Rendez-vous est donc pris. Et là, c’est le malheur ou du moins son cousin. Parce que notre gars n’y revient pas lorsqu’il s’aperçoit de l’horreur qui se trémousse de joie devant lui, le doigt dans la bouche. Alors, comment faire maintenant pour s’en débarrasser illico-presto, de peur que les copains ne voient ce morceau de chair ? « Bien fait pour nous autres infidèles qui passons notre temps à « chasser » les filles », dirait l’autre. Mais, notre bonhomme se souviendra longtemps de cette fille, courte sur pattes, tête oblongue, yeux ridés, la peau desséchée par on ne sait quel désert sahélien, plus ou moins bossue en plus.
Voilà le fruit de l’aventure (plus ambiguë que celle de Samba Diallo), pour lequel notre gars-coureur de jupons comme pas un nous tapait les oreilles. Pour simplement avertir que ceux qui croient « attraper » la belle à travers le téléphone n’ont, en fait, rien pris. S’il avait appris le « Corbeau et le renard... » (Ah, si votre ramage se rapportait à votre plumage).
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