S'il y a des personnes pour qui la saison des pluies perturbe leurs activités, ce sont bien les blanchisseurs, les vendeurs de cacahuètes et les gargotières qui évoluent en plein air. Elles subissent les affres de la pluie. Reportage....
Il est 12 heures passé de quelques minutes en ce lundi du mois d'août. Le ciel est couvert. Le temps semble observer une pause. Nous sommes au rond-point Patte-d'oie. L'espace grouille de monde. Le ronronnement des moteurs de cars rapides pollue l'atmosphère. On se bouscule pour avoir un clando à destination de Yoff ou de l'aéroport à côté des eaux stagnantes, terreau fertile pour le paludisme. "Ici, on vit mal", fulmine un passant. Cette période constitue une mauvaise passe pour de nombreux Sénégalais.
Elle est devenue un véritable calvaire précisément chez les gérantes de gargotes, les vendeuses d'arachides et les blanchisseurs. C'est avec beaucoup de difficultés que ces derniers exercent leurs métiers pendant la période hivernale où toutes leurs activités ralentissent et leurs recettes revues à la baisse. Ami évolue dans le secteur de la gastronomie. Cette gérante de gargote, ne cache pas les contraintes auxquelles elle est confrontée quotidiennement. Elle se laisse aller à des confidences : “je vends dans la rue pour subvenir aux besoins de ma famille. Mais c'est très difficile surtout avec la saison des pluies. Vendre durant cette période est un calvaire surtout quand tu ne possèdes pas une bonne tente. Quand il pleut, les clients se font rares et l’on récolte peu", se désole notre interlocutrice.
Cette dernière soutient que des fois, il est préférable de rester chez soi au lieu de faire des kilomètres chaque jour et ne rentrer le soir avec une besace vide. Cette thèse semble trouver un écho favorable auprès de Mme Faye, résidant à Colobane et qui est une grande spécialiste du " Dehine". Selon elle : " La saison de pluies est la période que nous redoutons le plus. Nous n'écoulons pas nos mets. Nos économies s'effritent de nos jours". A quelques mètres d'elle, une vendeuse d'arachides du nom de Marième Bâ, lui emboîte le pas : "La pluie ne fait que pourrir nos ventes", lance-t-elle, avant d'ajouter que : "Depuis ce matin, on est resté sans rien vendre, même pas un franc dans notre portefeuille. À cause de la pluie, on est obligé de ranger notre marchandise pour attendre qu'elle s'arrête pour qu'on puisse reprendre notre travail".
Chez les blanchisseurs, c'est encore pire nous dit Amadou Bâ. Selon lui, " La pluie est la source de tous leurs malheurs. Les clients se font rares et les rendez-vous pour la livraison des commandes sont presque tout le temps manqués. Quand il pleut et qu'il y a du linge étalé, on est obligé de tout recommencer le lendemain sous peine de plaintes de la part des clients". Une lavandière du nom de Thiawa qui a quitté son Bambey natal pour chercher fortune à Dakar, avoue : " C'est vraiment la dèche chez moi. Avec les pluies récurrentes, je ne peux assurer aucun linge.
Quand le soleil ne brille pas, nous sommes pénalisées", laisse-t-elle entendre. Force est de constater, que ces fortes pluies tant appréciées chez les cultivateurs des villages reculés de la capitale sont pourtant synonymes de désolation et de malaise chez les populations urbaines. Celles-ci les considèrent comme une entrave à leurs activités.
Mariama Dianké LÔ (Stagiaire)
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