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BOUBA DIOP, MEDIATEUR DE L’UCAD : «ON ME RAPPORTE QU’IDY OU ALIOU SOW FINANCE LES FAUTEURS DE TROUBLE»

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BOUBA DIOP, MEDIATEUR DE L’UCAD : «ON ME RAPPORTE QU’IDY OU ALIOU SOW FINANCE LES FAUTEURS DE TROUBLE»

L’Université Cheikh Anta Diop de Dakar vit une crise sans précédent. Surtout avec la grève des étudiants de la Faculté des Lettres et sciences humaines, qui entendent mettre la pression sur l’Etat afin de libérer leurs trois camarades placés, depuis lundi, sous mandat de dépôt et jugés aujourd’hui. Pour éviter que les scénarii de l’année dernière ne se répètent, le médiateur de l’Ucad a rencontré les différents mouvements estudiantins pour faire revenir la paix dans ce temple du savoir.

EMPRISONNEMENT DES TROIS DELEGUES DE LA FAC DES LETTRES

Je ne peux même pas me prononcer sur le fond du dossier. Tout ce que je peux dire, c’est que ce n’est pas le meilleur moment. Est-ce que, maintenant, on a raison de les arrêter ? Je ne sais pas. Je ne suis pas au courant des dossiers. On ne m’a pas montré les plaintes. J’ai demandé au Doyen de la Faculté des Lettres de me faire le point sur l’ensemble des plaintes qu’il y a, au campus pédagogique. J’ai demandé aux étudiants d’écrire, officiellement, pour demander la médiation pénale.

RISQUES D’ENLISEMENT DE LA CRISE A CAUSE DES ARRESTATIONS

Oui. C’est un élément de perturbation. Mais, il ne faut pas en rajouter. Là, c’est compliqué.

NIVEAU DE RESPONSABILITE DE L’ETAT

Je ne dis pas que c’est l’Etat qui est fautif. Je dis que ce n’est pas opportun. On dit que quelqu’un a blessé un policier. C’est à l’Etat de communiquer à l’opinion. En tout cas, je ne cautionnerai jamais que quelqu’un qui a blessé -si c’est vrai- soit en liberté. Donc, je ne sais pas de qui il s’agit. J’ai essayé de recouper mes informations. Je suis prudent parce que les gens ont dit que les étudiants se sont entre-tués, qu’il y en a un qui a poignardé un policier. J’ai recoupé mes informations. Ce n’était pas vrai. C’était un flic en civil. Est-ce que les trois étudiants ont été arrêtés pour les mêmes motifs ? C’est la croix et la bannière pour que j’aie des informations, de l’autre côté. J’ai toujours regretté l’Omerta. C’est-à-dire, il faut que les forces de l’ordre, le ministère de l’Intérieur et la Justice nous informent.

SECURITE DES ETUDIANTS

C’est malheureux. C’est un manquement. S’il y avait un service de police administrative, on n’aurait pas ce type de problème. Et, l’année dernière, il y a eu des moments où tout le monde avait craint que ça explose à la Faculté des Lettres, lors des élections des délégués. Mais, cela a été géré par le service de sécurité universitaire. Il faut leur donner les moyens pour la sécurité. Là, il y a vraiment du travail à faire.

ABSENCE DE REACTION DEPUIS LE DEBUT DES AFFRONTEMENTS

Non. Je travaillais dans les coulisses. Il me faut attendre d’avoir des équipes en place. Parce que cette fonction de médiateur, ce n’est pas une affaire d’individu. Elle doit être relayée dans les Facultés, dans le campus social. Il faut que cela soit une culture. Donc, je n’ai pas perdu de vue cet autre volet. Pendant la période des dernières violences, il y a eu des réflexions sur la sécurité à l’Université. Les étudiants y ont participé, le personnel administratif et technique, aussi. C’est cette mission qu’on m’avait confiée. On m’a demandé de mettre en place l’institution. C’est malheureux qu’au moment où on la met en place, qu’il y ait tout le temps des conflits. J’ai organisé la réunion de la commission sur la sécurité à l’Université, il y a trois semaines.

C’était la période où il y a eu ces violences. Le texte a été amélioré pour faire en sorte qu’il y ait des gardes universitaires et qu’il y ait une autre culture de gestion des conflits. Même parallèlement, quand il y a eu des codifications avec des bagarres. Sur tout ça, j’ai essayé discrètement avec mes collaborateurs de donner mon point de vue sur comment moduler pour trouver un consensus. Parce que c’est très difficile quand on gère la pénurie. Quand vous êtes 50 mille étudiants et que vous devez vous partager 5000 lits, là, vous avez beau élaborer des critères, il y aura toujours des gens, qui ne seront pas contents. J’ai attiré l’attention sur le fait que les autorités doivent respecter leurs engagements. Parce que la promesse des 3000 logements, ce sont les autorités, qui l’ont signée, l’année dernière.

AUDIENCE AVEC LE MOUVEMENT CITOYEN ET LES ETUDIANTS EN LETTRES

Nous sommes sur la voie d’un règlement pacifique. Il y a eu des conflits, durant l’année 2005-2006, puis actuellement, 2006-2007. La non-violence doit être une culture. Quand on opte pour la non-violence, ce n’est pas parce qu’on a peur. C’est plutôt parce qu’on a un esprit supérieur. Les filles, qui sont, aujourd’hui, dans les mouvements estudiantins sont les plus exposées, mais, plus il y a des filles, mieux ça vaut. C’est malheureux qu’ils (les étudiants arrêtés) soient interpellés à cette période et que, même, ils soient placés en garde-à-vue. Je ne dis pas que la Justice ne doit pas faire son travail, mais en tout cas, ce n’est pas, tout à fait, le meilleur moment.

MESSAGE AUX ETUDIANTS FACE AUX ELECTIONS

Le message, c’est que l’Université reste l’Université. Quels que soient les vainqueurs, l’Université va continuer. Elle a existé avant les candidats, elle va exister après les candidats. Ces élections-là vont être une petite parenthèse. On peut prendre position pour tel ou tel autre candidat mais, garder à l’esprit qu’on ne doit pas être des sacrifiés. Je vais vous faire une révélation. Vous savez, il y a des gens qui viennent me dire que ces gosses sont financés par Idrissa Seck, d’autres me disent que ces gosses sont financés par Aliou Sow (Ndlr : le ministre de la Jeunesse). Moi, je n’essaie même pas de vérifier si cela est vrai ou pas. Ces faits-là, je suis obligé d’en tenir compte. Ça, ce sont des questions politiques. Mais, il y a des questions économiques.

D’autres disent que ces gosses-là sont financés par tel ou tel repreneur qui sabote. Je ne dis pas qui a dit cela, mais ce sont les éléments du décor. Sans parler de ceux des dahiras, des ethnies et autres. J’ai dit, dans tous les rapports, qu’il faut qu’on discute de ces questions. Peut-être que des candidats viendront faire des meetings. Il faudra qu’on dise comment cela doit se faire. A propos de ces questions-là, j’ai attiré l’attention pour qu’on y réflé-chisse. Il faut que l’Institution universitaire élabore un code de conduite sur toutes ces questions. Concernant la sécurité, la rencontre s’est tenue. Maintenant, il faut, dans la pratique, d’ici 2007, faire en sorte qu’il y ait une police universitaire. Quand il y a des conflits, ce n’est pas la peine de faire recours à des forces de l’ordre avec des grenades lacrymogènes. 



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