(Correspondance) - Il était environ quinze heures sur la route Nationale No 5 lorsqu’une bande armée a pris position à hauteur de Badiana sur cet axe routier qui mène en Gambie. Cette fois-ci, la cible a été un véhicule 4x4 appartenant au député Oumar Sané de Sindian, dans le département de Bignona. Selon un témoin rencontré à l’hôpital régional de Ziguinchor, Les occupants du véhicule, au nombre de cinq, ont été surpris quand un homme armé a surgi de la forêt. ‘Sans sommation, il a ouvert le feu sur notre véhicule’, raconte notre interlocuteur qui était à bord de la 4x4 au moment des faits. Un des occupants du véhicule, un gendarme en civil, sera atteint à la jambe. Le véhicule qui a poursuivi sa route pour échapper aux braqueurs déposera le blessé au poste de santé de Djignaky, à quelques kilomètres seulement du lieu de l’incident. Après avoir reçu les premiers soins, Moussa Badji sera évacué à l’hôpital régional de Ziguinchor. Après ce premier assaut, les hommes armés se sont attaqués à d’autres véhicules, tuant deux civils.
Hier, à notre passage sur les lieux vers 18 h, le gendarme, qui a été blessé, subissait une intervention chirurgicale. Le voyage pour la Gambie se termine ainsi pour ces voyageurs qui avaient pris place dans un véhicule qui incarne la République. La question que tout le monde se pose depuis hier à Ziguinchor, c’est de savoir si les éléments armés, qui avaient perpétré ce coup, n’attendaient pas là une cible particulière. Les rebelles savaient-ils au moment des faits qu’ils s’attaquaient à un véhicule officiel ? Savaient-ils que le propriétaire de la 4x4 n’était pas dans le véhicule ? Les auteurs voulaient-ils tendre une embuscade ? A qui ? Ce sont quelques unes des interrogations qui interpellent tout naturellement la conscience. De toutes les façons, le véhicule qui a été hier la cible de cette bande armée appartient au député Oumar Sané, proche de l’ex- président du conseil régional de Ziguinchor, El Hadj Oumar Lamine Badji, assassiné dans son village natal par des hommes armés.
La seule certitude en tout cas est que cet incident intervient dans un contexte de reprise des hostilités entre l’armée et les combattants du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance. Vendredi dernier, les deux parties se sont violemment affrontées à Kassana et à Diabir, non loin de Ziguinchor. Des accrochages qui ont fait craindre une recrudescence des braquages comme ceux d’hier qui a fait deux morts et un blessé.
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