Le Comité d'initiative pour la défense de l'environnement de Cambérène persiste à dire qu'il jouit toujours de la bénédiction des autorités religieuses et coutumières de la communauté layène, pour se radicaliser davantage dans son refus de voir le projet d'extension de l'émissaire d'évacuation des eaux usées en mer se réaliser dans la cité religieuse. En conférence de presse hier, les dirigeants de cette structure ont dénoncé la campagne d'intoxication orchestrée par le gouvernement sur cette affaire, avec la complicité de la Rts, organe de presse du pouvoir dont les techniques de montage visant la manipulation sont connues de tous. Interpellés sur l'élément de la Rts faisant état de la démarcation du Khalife des Layènes par rapport au combat qu'ils mènent, les conférenciers ont réitéré leur respect envers leur guide Serigne Abdoulaye Thiaw Laye avant d'indiquer qu'ils considèrent que jusqu'à preuve du contraire, la bénédiction de l'ensemble des autorités religieuses et coutumières des Layènes accompagne le déroulement du plan d'action de leur comité. «Comme par hasard, l'élément en question a été diffusé juste après l'argumentation des experts de l'Office national de l'assainissement du Sénégal (Onas). Ce sont de simples interprétations accompagnées des montages de la Rts. Mais nous n'entreprenons rien ici qui n'est pas sous-tendu par la bénédiction de notre guide. C'est juste un problème d'interprétation». Telle a été la réaction de Libasse Diop, un des conférenciers.
Pour le chargé de la communication du Comité d'initiative pour la défense de l'environnement de Cambérène, Libasse Hann, «il est d'ailleurs facile de faire face à une caméra et de soutenir que Cambérène constitue la seule et unique solution sans pour autant dire le pourquoi d'une telle affirmation. C'est mal connaître la configuration océanographique et géomorphologique du littoral nord exposé au courant froid et puissant provenant de l'anticyclone des Açores». Renchérissant, ce dernier estime qu'il faut préciser que «certaines informations distillées çà et là dans la presse, visant à faire croire à l'opinion publique que Cambérène fait partie du projet, sont dénuées de tout fondement». Exhibant le document du projet, M. Hann a souligné que l'assainissement de la cité religieuse et le projet d'extension de l'émissaire contesté, sont totalement «distinctes». C'est pourquoi, il interpelle le chef de la délégation de l'Union européenne au Sénégal, Gilles Hervio sur la nécessité de démentir cette intoxication.
...et fait des révélations inquiétantes sur la saturation de la station d'épuration
La persistance des autorités gouvernementales à vouloir à tout prix passer à la phase de réalisation du projet d'extension de l'émissaire d'évacuation des eaux usées de Dakar sur Cambérène cache une autre réalité inquiétante, au-delà des visées inavouées que certaines personnalités ont sur les 14 milliards que l'Union européenne (Ue) a mis sur la table. Il s'agit de la saturation de la station d'épuration de Cambérène qui risque de rejeter son trop-plein dans les différents quartiers de Dakar sous peu. La révélation a été faite, hier, par le Comité d'initiative pour la défense de l'environnement de Cambérène, qui animait une conférence de presse. «L'opinion publique doit en être informée, parce que les techniciens de L'Onas ne diront jamais qu'ils sont actuellement confrontés à un problème de colmatage de l'émissaire qui n'a été réalisé que pour servir de solution temporaire en l'an 2000, avec une espérance de vie de 3 ans seulement», renseigne le chargé de la communication, Libasse Hann. «Les autorités étatiques pensaient que c’étaient les populations opposées au projet d'extension de l'émissaire qui l'avaient obstrué, d'où l'état de siège quasi permanent matérialisé par la forte présence des forces de l'ordre dans Cambérène depuis quelque temps. Si elles ne trouvent pas rapidement une solution, certains quartiers de la capitale risquent d'être inondés par les refoulements d'eaux usées. Mais, au lieu de chercher à trouver des réponses durables aux problèmes, on cherche à faire du dilatoire», explique M. Hann.
Seuls 2,8% des 8 millions de m3 d’eaux usées sont traités
Et pour montrer que le problème était assez sérieux pour mériter d'être porté à l'attention des populations de Dakar, le Comité d'initiative pour la défense de l'environnement de Cambérène a sollicité le Pr Arona Ndoffène Diouf, chercheur, géologue environnementaliste de l’Université de Caroline du Nord aux Etats-Unis pour ses éclairages. «À sa construction en 1987, la station d'épuration avait une capacité de réception des eaux usées pour 100 000 habitants, avant d'être portée à 200 000 habitants. Mais tout le monde est conscient qu'aujourd'hui, rien que les Parcelles assainies font plus de 300 000 personnes. Ce qui pose un véritable problème du traitement des eaux usées», selon le Pr Diouf. L'expert de l'université américaine s'est même montré plus précis en signalant qu'actuellement, «sur les 8 millions de m3 d'eaux usées destinées au traitement de la station d'épuration de Cambérène, seuls 227 000 m3, soit 2,8%, sont traités jusqu'à un niveau tertiaire, permettant d'éliminer toutes les bactéries présentes». Ce qui veut dire que 97,2% des eaux usées contenant trois germes, sources de maladies et à des taux allant de 30 à 600 fois plus que les normes admises, sont rejetées sur la plage de Cambérène et environs, conclut Libasse Hann. Jouant la carte de l'apaisement, le Pr Arona Ndoffène Diouf a appelé le gouvernement à écouter Cambérène autour d'une table pour une solution de sortie de crise, parce que, pense-t-il, «cette affaire datant de 1987 n'a que trop duré».
8 Commentaires
Wanted
En Décembre, 2010 (15:20 PM)Miss
En Décembre, 2010 (15:44 PM)Sab
En Décembre, 2010 (15:49 PM)Mar
En Décembre, 2010 (16:05 PM)Y
En Décembre, 2010 (16:26 PM)Degloul
En Décembre, 2010 (17:36 PM)Mame Alassane
En Décembre, 2010 (17:44 PM)Issa Laye
En Décembre, 2010 (18:22 PM)Participer à la Discussion