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Causes du diabète : Une légende construite autour du riz local

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Causes du diabète : Une légende construite autour du riz local
Le diabète - malgré qu’il soit toujours considéré comme une « maladie de bourgeois » -, on en souffre, indifféremment, qu’on soit issu d’un milieu assez modeste ou qu’on soit d’un standing social élevé. La maladie transcende ce clivage autant qu’elle ne fait pas la distinction entre consommateur de riz importé et habitué du riz local.

Le diabète tend à devenir aujourd’hui une véritable pandémie. Ils sont nombreux, ceux qui en souffrent au Sénégal sans s’en rendre compte. Son taux de prévalence n’est ni figée ni statique : plus de 2% de la population sénégalaise est diabétique.

Ils sont nombreux, disions-nous, à ne point se douter que trop de sucre circule dans leur sang. Parce que justement beaucoup de malades du diabète ignorent que la progression silencieuse est une particularité réelle de cette pathologie. Défini comme une maladie chronique provoquée par un trouble du métabolisme des glucides et caractérisé par un taux anormalement élevé de sucre dans le sang et dans les urines, le diabète peut présenter deux visages.

Mme Marie Kâ Cissé, Directrice du Programme national de lutte contre le diabète (Pnld) nous parle d’abord « d’un diabète de type 1 qui serait d’origine génétique que l’on peut avoir avant trente ans ». Il y a ensuite un diabète dit de type 2 que certains n’hésitent plus à qualifier de pandémie du siècle. « Connu sous le nom de diabète gras, sucré mais de type 2, le diabète de la maturité est en passe de devenir épidémique : on peut le reconnaître à travers les facteurs favorisants.

Insistant sur les facteurs dits favorisants, Mme Cissé dira que ceux-ci tournent autour du surpoids ou obésité (l’idéal étant calculé en fonction de la taille de l’individu), d’une alimentation riche en aliments gras et en sucre. De certaines maladies comme l’hypertension, l’hyperglucéridermique, liens familiaux (parent au 1er degré ayant le diabète), de la femme donnant naissance à un enfant de plus de quatre kilogrammes et de l’âge de 40 ans, aussi !

« Chaque fois qu’on a un de ces facteurs, le dépistage s’impose au moins une fois par an », préconise la directrice du Pnld qui déplore l’inexistence d’une enquête pouvant indiquer clairement le taux de prévalence de la maladie dans notre pays. « Même si nous n’avons pas encore des statistiques fiables sur la pandémie, nous constatons que le diabète se porte très bien », avise ironiquement Mme Cissé qui estime le taux de prévalence national à 2% de la population. Un taux en constante évolution « faisant peur ».

Qui dit riz, dit teneur en sucre

La responsable du Pnld met en garde contre les diabétiques qui, pour se donner bonne conscience dans leurs habitudes alimentaires, estiment que la consommation du riz local est plus souhaitée que celle de cette céréale importée. Le riz local n’a donc ni des vertus thérapeutiques ni une faculté à soustraire aux risques. Le pouvoir conféré à la céréale, celle cultivée au Sénégal, ne tient que de la légende.

Cette patiente trouvée au centre Marc Sankalé s’en convainc aujourd’hui : « Je croyais que c’était vrai ; mais mon médecin traitant m’a fait savoir que je ne peux consommer comme je veux le riz local ou importé ». « Le riz, qu’il soit cultivé en Asie, en Amérique, au Fouta ou en Casamance, reste toujours une céréale. Et qui dit céréale dit teneur en sucre. Aucune céréale n’a des vertus thérapeutiques sur le diabète », souligne-t-elle. Et d’ajouter « qu’il est totalement faux de dire que le diabétique peut consommer à volonté le riz local ». « Quel que soit son lieu de provenance, le riz ne peut pas être consommé à volonté par le diabétique », insiste un autre diabétique, lui aussi trouvé à l’hôpital Abass Ndao, avant de se demander d’où viendrait cette croyance qui a tendance à se populariser.

« J’ai été approchée par une productrice du riz de la vallée dans ce sens. Mais je lui ai fait savoir que ce n’était pas exact », fait remarquer, pour sa part, Mme Cissé, non sans indiquer que le but de promouvoir le riz local ne devrait pas conduire à ce genre d’écart. Parce qu’il s’agit, selon elle, d’une question de santé publique.

HS/FC



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