Il faut éradiquer la pauvreté sévère pour lutter efficacement contre les changements climatiques. C’est la conviction du docteur Asuncion Lera St Clair, directeur scientifique du Programme de recherche comparative sur la pauvreté (Crop) au sein du Conseil international des sciences sociales (Ciss/Issc). Elle animait à l’Institut africain de développement économique et de planification des Nations Unies (Idep) le troisième séminaire mensuel de développement pour l’année 2010.
Selon le docteur Asuncion Lera St Clair, la façon la plus efficace pour promouvoir des réponses durables aux changements climatiques réside dans l’éradication immédiate de la pauvreté sévère, combinée avec le développement de systèmes de bien-être solides pour la protection sociale et la minimisation des inégalités. Ce professeur de sociologie à l’université de Bergen en Norvège et par ailleurs directeur scientifique du Programme de recherche comparative sur la pauvreté (Crop) au sein du Conseil international des sciences sociales (Ciss/Issc) animait une conférence sur le thème « Pauvreté, inégalité et changement climatique » à l’Institut africain de développement économique et de planification des Nations Unies (Idep). De son point de vue, cette lutte demande « clairement » des changements radicaux en matière de théorie et de pratique du développement y compris un recul par rapport aux solutions basées sur le marché libre. A l’en croire, cela nécessite d’autre part, une plus grande attention au concept de « responsabilité », y compris la responsabilité à protéger les populations vulnérables sur la base de la valeur intrinsèque et la dignité de tous les être humains ainsi que la reconnaissance du fait que la promotion de la cohésion sociale mondiale constitue une condition sine qua non pour des transformations socio environnementales. Elle estime qu’il faut établir un système de solidarité pour venir à bout de la pauvreté.
D’après la conférencière, « à moins que la pensée et la pratique du développement connaissent des mutations considérables, le monde risque de subir des dégâts catastrophiques et irréversibles à l’endroit de l’environnement avec des implications néfastes pour les nations et les peuples ». Dans sa présentation, elle a montré que du fait des changements climatiques en cours, l’on a déjà enregistré des pertes énormes, et ce sont les groupes ainsi que les pays les plus vulnérables qui en supportent le plus grand fardeau. En guise de réponses pour faire face, à la fois, aux besoins des populations pauvres mais aussi à la limitation des dégâts de l’environnement, des propositions d’adaptation et de mitigation aussi bien qu’un marché international du commerce du carbone ont été avancés.
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