Les hébergements pour les étudiants dans les résidences de l'université Cheikh Anta Diop constitue une grande difficulté. Ce rituel des étudiants boursiers connu sous le vocable de codification a pris ces temps-ci un rythme sans précédent dans ce temple de la connaissance. Les étudiants nouvellement orientés paient souvent les frais des magouilles et autres jeux de dupes qui s'y passent. Et l'occasion ne manque pas pour les "bleus" (nouveaux bacheliers) de dénoncer le comportement des grands qui, parfois, arrivent à profiter de leur naïveté. Reportage dans un univers un peu singulier.
Il est 11 heures ce jeudi, quand nous arrivons à la grande porte de l'Université Cheikh Anta Diop. Notre attention est attirée en premier par la longue queue qui se dresse devant la porte du commissariat du centre des œuvres universitaires. Ces derniers s'activent pour les besoins de la légalisation des dossiers à fournir pour la codification. D'autres par contre, après s'être présentés aux contrôleurs installés devant la grande porte, se faufilent entre les gens pour vaquer à leurs occupations. Devant l'administration du centre des œuvres universitaires (Coud), bon nombre d'étudiants se bousculent pour remplir les formalités de leur codification. Des formalités pas trop simples de l'avis d'une nouvelle étudiante qui manifeste son impatience dans une file indienne. "Je dois faire légaliser mes quelques dossiers administratifs pour avoir une codification afin d'obtenir un hébergement dans le campus de l'université", a laissé entendre Awa Ndiaye. Inscrite en première année de droit, notre interlocutrice considère que l'obtention des logements pour les étudiants de son rang est très difficile et parfois certains sont obligés de surmonter les obstacles à n'importe quel prix. "Ils nous arrivent de payer la convention et toutes les formalités sans disposer d'un hébergement parce que les conditions sont difficiles", a fait remarquer Mlle Ndiaye. Même son de cloche chez Dieynaba Guèye qui soutient avoir été dribblée par un étudiant en maîtrise en qui elle avait confiance. À l'en croire, elle a remis une somme de 40.000 F Cfa à ce dernier qui lui a laissé un numéro de portable inaccessible et son numéro de chambre dans la pavillon A, mais jusqu'ici, point d'hébergement. Ainsi, le logement dans les résidences universitaires se passe ainsi : un lit pour deux personnes et chacune a le droit d'en héberger une autre, nous a soufflé Sokhna Niang. N'ayant plus l'espoir de retrouver un hébergement à l'université, elle est obligée de vivre chez sa tante à Sacré-Cœur. Avec le désespoir qui se lit sur le visage, Mbeugué Diop livre cette confidence : Ayant aidé sa copine à accomplir toutes les formalités de codification imposées par l'administration, elles s'étaient mises d'accord pour vivre ensemble, à raison d'un tarif mensuel de 5000 francs. Mais, ajoute-t-elle, quant son amie a acquis la chambre, elle lui a demandé de doubler la somme, c'est-à-dire 10 000 francs.
Par ailleurs, l'Administration à ce propos est aussi indexée par des étudiants qui disent que même certains de leurs camarades, ayant réussi en première session l'année dernière, font face à d'énormes difficultés pour acquérir des hébergements, pourtant c'est l'excellence qui est privilégiée dans cette université. De la même manière, les amicales aussi sont pointées du doigt concernant leurs faibles capacités à prendre en charge ces nombreuses difficultés des étudiants.
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