CONTRE ATTAQUE DES ENSEIGNANTS : L’Intersyndicale dénonce le « mépris souverain et la sous-information de Wade »

L’Intersyndicale enseignante garde encore à la gorge « l’insulte historique que le Premier ministre, Macky Sall, lui a faite » lors de son audience de mercredi dernier avec le président de la République, Abdoulaye Wade. Aussi, les enseignants qui ont boycotté les examens du baccalauréat et du Bfem s’émeuvent du fait que le chef de l’Etat, s’arc-boute sur « sa fausse conviction que leur bataille ne relève de rien d’autre que de la manipulation politique ». Mais, l’Intersyndicale exhorte tous les éducateurs meurtris à maintenir fermement le cap de la défense intransigeante de leurs droits dans la dignité, la solidarité et le sens des responsabilités.

Les heures passent, mais elles n’atténuent en rien la colère de l’Intersyndicale enseignante qui garde encore vivace dans sa mémoire « l’insulte » que lui a administrée le Premier ministre, Macky Sall, lors de son audience mercredi dernier avec le chef de l’Etat, Abdoulaye Wade. Pour les enseignants qui ont boycotté la correction des épreuves du baccalauréat et du Bfem, le chef du gouvernement, pour faire plaisir au locataire du Palais, et après le ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique rurale et de la Solidarité nationale, s’est permis de les injurier sans réserve.

Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, les enseignants qui estiment que le « triste comportement de Macky Sall laissera une marque indélébile contre l’oubli », en sont arrivés à la conclusion que : « ce n’est que de ce point de vue que le Président Wade et son gouvernement croient que les Sénégalais peuvent leur pardonner d’avoir dilapidé de façon si ostentatoire les ressources publiques nationales, en refusant aux enseignants le minimum indispensable ». Aussi, avertit l’Intersyndicale, « la démarche de l’actuel régime est d’ores et déjà vouée à l’échec, car, le peuple est témoin de toutes les concessions faites par la partie syndicale devant le mépris souverain doublé de la sous-information du Président Wade quant aux réalités de l’école ». Et d’ajouter : « il est ahurissant que le chef de l’Etat, convoquant son passé et sa pratique d’opposant, en soit arrivé à se persuader que la bataille des enseignants ne relève de rien d’autre que de la manipulation politique ».

Évoquant les diplômes qui ont sanctionné les examens du baccalauréat et du Bfem de cette année, les enseignants sont formels : « n’en déplaise aux autorités, les faits sont têtus, car, jamais dans l’histoire du pays, les examens n’ont été aussi souillés d’irrégularités, d’illégalité, et de fantaisie ». Ils comptent d’ailleurs à cet effet publier un ouvrage. Aussi, martèlent-ils, « le livre blanc que nous allons publier dans les semaines à venir édifieront là-dessus de façon détaillée ». Mais, l’Intersyndicale qui déplore vigoureusement « l’attitude du chef de l’Etat et de ses ministres » se dit plus que déterminée à maintenir le cap de la défense intransigeante de ses droits dans la dignité, la solidarité et le sens des responsabilités. Ainsi, la plénière des secrétaires généraux de l’Intersyndicale convoquée mercredi prochain, va faire le bilan exhaustif de la lutte engagée et déterminer en conséquence les perspectives.