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CORRUPTION DANS LA MAGISTRATURE - Réunion du Conseil de discipline sur le cas Ibrahima Bakhoum : La notaire Aïssatou Guèye Diagne s’invite à l’audition

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CORRUPTION DANS LA MAGISTRATURE - Réunion du Conseil de discipline sur le cas Ibrahima Bakhoum : La notaire Aïssatou Guèye Diagne s’invite à l’audition

L’affaire de la corruption dans la Justice soulève une autre affaire. Après la forfaiture des magistrats, c’est la notaire, Aïssatou Guèye Diagne qui s’invite dans le dossier par une pratique peu orthodoxe. Ainsi, on n’écarte pas l’éventualité de la saisine de la Chambre des notaires pour une plainte contre les agissements de la notaire.

Une affaire qui en cache une autre. C’est le résumé du film tourné au sein de la magistrature durant ces dernières semaines et dont la dernière séquence a été la comparution du procureur, Ibrahima Bakhoum, hier, devant le Conseil supérieur de la magistrature statuant en matière disciplinaire, communément appelé Conseil de discipline. A l’issue de cette audience, il a été relevé qu’une autre personne, auxiliaire de justice, a pris part dans le dossier qui oppose Mohamed Guèye à Momar War Seck. Il s’agit de la notaire, Aïssatou Guèye Diagne. Son implication dans ce dossier a été certifiée à la suite de l’enquête menée par l’Inspection générale de l’administration de la Justice (Igaj) dans l’affaire dite Aminata Mbaye. Non pas parce que la notaire a pris part au partage des 15 millions de francs Cfa mais, parce qu’elle est intervenue dans le dossier «dans des conditions bannies par la morale professionnelle». Selon des sources judiciaires, Mme Diagne a joué un rôle lors de la médiation pénale entre Mohamed Guèye et Momar War Seck, alors intentée par Ibrahima Bakhoum. Laquelle procédure devait aboutir à la vente de la maison du dernier sise aux Almadies pour payer au premier la somme de cent millions de francs Cfa due à sa victime. Mais, «contre le respect des règles de la procédure, la notaire, Aïssatou Guèye Diagne, s’est arrangée pour tourner la vente de la maison à son compte et, à un vil prix». D’ailleurs, à en croire nombre d’interlocuteurs, «le prix fixé pour la vente de la résidence est très en deçà de sa réelle valeur».

Cette pratique de la notaire a ému les enquêteurs au point que le choix porté sur elle par Ibrahima Bakhoum pour procéder à la vente de la maison a suscité des controverses et est sujet à des interprétations. Ainsi, l’on évoque une interconnexion entre les deux dans cette affaire. En tout cas, l’affaire de la corruption au sein de la magistrature risque fort bien de se glisser vers la Chambre des notaires. Car, des sources évoquent l’éventualité de «la saisine de la Chambre des notaires par le procureur général près la Cour d’Appel de Dakar, Youssou Mbodji». «Une saisine dont le but serait de se plaindre de cette pratique peu orthodoxe de Aïssatou Guèye Diagne», souffle-t-on.

Seulement, au sein de cette corporation, l’on ne s’émeut pas de l’acte posé par Mme Diagne. Car, soutient-on, «ce n’est pas nouveau chez elle». En effet, l’on rappelle que «Mme Diagne a été mouillée dans une sombre affaire liée à l’exercice de sa profession, en 2003». D’ailleurs, dans ce dossier, sa culpabilité et sa faute professionnelle ont été établies au point que la Chambre des notaires décrète la suspension de ses fonctions pour une année. A cette sanction, s’était ajoutée une procédure pénale au terme de laquelle Aïssatou Guèye Diagne avait été placée sous mandat de dépôt et détenue à la Maison d’arrêt pour femme de Liberté VI pendant quelques mois.

Par ailleurs, l’immixtion de Mme Diagne dans l’affaire Momar War Seck a été déterminante dans la prise de sanctions contre Ibrahima Bakhoum. Et même si son implication directe dans l’affaire de la corruption n’a pas été établie, le Conseil de discipline lui a notifié une interdiction, durant cinq ans, d’exercer les fonctions de procureur délégué, de substitut du procureur, de procureur général, de juge d’instruction et de chef de juridiction. Par cette mesure, M. Bakhoum perd, de facto, son actuel poste comme procureur général près la Cour d’Appel de Ziguinchor. D’ailleurs, sa mutation est envisagée par le Conseil de discipline.

Autre dossier soulevé contre M. Bakhoum, c’est le dossier de l’usure qui avait conduit l’ancien directeur de la Lonase, Mbodiène Ndiaye, en prison. Non pas parce que M. Bakhoum y a pris part mais, parce qu’il était intervenu pour le nommé Omar Guèye pour faire différer le versement de 10 millions à son créancier. Seulement, devant ses juges, Ibrahima Bakhoum déclare «avoir agi sous l’intervention d’un de ses collègues, Moustapha Kâ».



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