« Quand on observe les problèmes les plus urgents aujourd’hui, il y en a un qui commande les autres, c’est le coût du loyer. Une pièce ou bien deux pièces et salon coûtent les yeux de la tête et la progression du coût de ces loyers a été beaucoup plus rapide, beaucoup plus assassine que celle du prix du riz », constate le sociologue, auteur de l’ouvrage phare, L’Ethique Ceedo et la société d’accaparement".
A en croire le Pr Malick Ndiaye « il vaut mieux, comme en Gambie et au Burkina, bloquer les loyers d’abord, ensuite baisser les loyers, de façon à ce qu’un jeune ménage pourrait économiser d’un mois à l’autre près de 50.000 de nos francs, d’autant que les loyers et l’immobilier constituent un secteur improductif ».
Pour le président du Cercle des intellectuels, c’est la spéculation qui soutend la "machine" : « un monsieur se fait prêter de l’argent pour 20 ans et il décide d’amortir son prêt au bout de 5 à 7 ans. Qu’est-ce qu’il fait ? Il fait payer les jeunes ménages, les jeunes gens. Et au fait, quel est le mécanisme de la spéculation ? Est-ce qu’on n’est pas en train de vivre une situation de désertion totale sur le plan intellectuel, moral et économique, moyennant quoi les classes les plus aisées, qui profitent de la misère du peuple qui n’arrive pas à se loger, nous font payer des loyers qui absorbent nos sous, ensuite nous font regarder ailleurs », dénonce Malick Ndiaye.
Le Pr Malick Ndiaye d’expliciter la diversion que constitue le problème du riz. « Je pense que la question du riz est une vraie question, mais pour les solutions à court terme, dans les trois mois, il faut agir sur les loyers, c’est ça la vérité ».
Il faut rappeler qu’une proposition de loi portant baisse des loyers est sur le bureau de l’Assemblée nationale depuis l’année dernière, mais son examen semble buter sur des lobbies invisibles, au moment où des lois touchant moins les préoccupations des populations sont votées en urgence par la représentation populaire.
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