CRISE UNIVERSITAIRE: Le G88 « facilitateur »

Depuis le vendredi 24 février dernier, d’anciens dirigeants et membres de la Coordination des étudiants de Dakar (Ced) des années 1980, regroupés au sein d’une structure dénommée G88 ont pris leur bâton des bons offices. Ils entendent jouer les facilitateurs entre leurs « cadets » d’aujourd’hui et les autorités publiques pour renouer les ponts du dialogue au moment où l’Universitaire Cheikh Anta Diop et celle de Gaston Berger à Saint-Louis connaissent de graves perturbations dues aux mouvements d’humeur des étudiants.

Le G 88, entendez par-là, la génération 1988 de l’Universitaire Cheikh Anta Diop, ne veut pas croiser les bras devant la grave crise universitaire qui secoue le pays. Constitué d’anciens dirigeants et/ou simples membres de la Coordination des étudiants de Dakar (Ced) des années 1986-87-88-89, le G88 offre ses services pour renouer le dialogue entre les autorités publiques et ses cadets actuels de l’Ucad et de Gaston Berger. Légitimés par ses luttes anciennes et surtout par le fait d’avoir été à l’origine de la structure de « combat », certains de ses membres les moins « typés » politiquement, se sont engagés depuis le vendredi 24 février dernier, à « aider à un dénouement négocié » de la crise universitaire qui frappe autant Cheikh Anta Diop que Gaston Berger. Un comité restreint constitué de Me Demba Ciré Bathily, de l’enseignant du supérieur, Boubacar Bodj, de l’homme d’affaire, Moctar Sourang, du Haut fonctionnaire, Bocoum Mamadou Omar s’attelle, selon des sources généralement bien informées, à la facilitation des pourparlers gouvernement-étudiants. C’est ainsi que le week-end lui a fourni l’occasion de faire la navette entre les étudiants et le « comité de crise » gouvernemental composé de plusieurs représentants de départements ministériels dont celui, bien entendu, de l’Education nationale et des représentants de la présidence de la République et de la primature. Il faut dire que le G88 n’est pas dépaysé du tout. L’actuel chef du département de l’éducation national, Moustapha Sourang ayant été l’interlocuteur privilégié de ses membres, il y a 20 ans en arrière, quand, Doyen de la Faculté de Droit de l’Ucad et puis par la suite, recteur de l’université, il était aux premières loges dans les négociations avec le mouvement étudiant d’alors, aussi bouillant, bruyant et revendicatif que son cadet d’aujourd’hui.

Par ailleurs, paradoxe, on compte plusieurs « 88tards » parmi lesquels, Macky Sall le Premier ministre lui-même, Me Souleymane Ndéné Ndiaye, ministre d’Etat, Directeur de cabinet du président de la République, Abdoulaye Baldé, le Secrétaire général de la présidence pour ne citer que ceux-là, dans les sphères du pouvoir dit de l’alternance. Les « réalités » de la gestion étatique, comme dirait certainement Landing Savané, le Secrétaire général d’And Jëf/Parti africain pour la démocratie et le socialisme (Aj/Pads) et ministre d’Etat sans portefeuille à la présidence de la République, font qu’on y convoque aujourd’hui, « des forces étrangères et leurs suppôts de l’opposition », pour expliquer les mouvements d’humeur et de revendication au sein des universités, pourtant récurrente et même liée à la vie estudiantine. Toujours est-il que le G88 se sentant « responsable » et ne pouvant pas rester sans rien faire, ni tenter dans cette affaire, déclarent certains de ses membres interrogés, offre ses bons offices pour la crise estudiantine soit vite dépassée. Il rencontre depuis le vendredi dernier, la direction des étudiants comme les responsables de la cellule de crise gouvernementale sans que cela se soit ébruité outre mesure.