Délestages : les familles dans le noir, les provisions pourrissent

Depuis quelques temps, les coupures de courant sont devenues encore les ‘’voisines in désirées’’ des habitants de Dakar, la Capitale sénégalaise. Ainsi, ces délestages qui semblaient être un amer souvenir des populations reviennent en chassant la quiétude de ces dernières et endommagent quelques matériels électroménagers.

22 heures au quartier Fass-Casier de Dakar. Les devantures des maisons situées sur l’allée de la mairie Fass-Colobane-Gueultapéé accueillent leurs occupants. Qui jouant au lu dos, qui à la belotte. Des jeux qui désintéressent les plus âgés qui ont par devers eux des éventails. Tous sont dehors. ‘’Il est impossible de rester dans les maisons sans ventilos en cette période de temps de chien’’, se désole Fatou Diallo, la quarantaine. ‘’Le courant est encore parti et il ne reviendra que tard dans la nuit. Ainsi, nous sommes contraints de guetter le sommeil dehors’’, se précipite d’ajouter Mme Fall, assise à ses côtés.

Des provisions qui pourrissent dans les frigidaires

Malgré l’obscurité qui règne dans leur maison, les Fassois continuent leur veillée. Ceci grâce à l’éclairage. A quelques pas de là, nous nous arrêtons à côté d’un autre groupe de veilleurs. Après quelque temps perdu par les salutations, les veilleurs continuent leur jeu rythmé parfois de cris. Il est très difficile, semblait-il au départ, d’attirer leur attention sur la question des délestages. Pourtant, dès la première question, le jeu s’arrête brusquement. Tout le monde se précipite d’apporter des témoignages sur les délestages. ‘’Nous n’avons plus de réfrigérateur, ni de poste téléviseur. Tout est gâté depuis la semaine passée par les délestages intempestifs’’, avance Modou, le visage plein de désolation. ‘’Je suis obligée de faire le marché chaque jour. Je n’ose plus faire des provisions pour tout le mois’’, dit Mme Rokhaya Sow. ‘’Mercredi dernier, j’ai vidé tout mon frigo. Toutes les provisions (viande et poisson surtout) étaient pourries’’, lui emboite le pas avec un ton pitoyable, Mme Sokhna Sophie. Pour Soda, leur camarade, ces temps qui courent sont un véritable calvaire pour les populations démunies de Dakar. ‘’Les autorités, dit-elle, ne connaissent jamais de délestages chez elles. Ils n’y a que les pauvres qui subissent ce mal.’’