Le Sénégal qui a signé la Convention pour la protection de la baleine est en train de se dédire, en votant depuis 2004 à la Commission Baleinière Internationale pour la chasse de cette espèce sérieusement menacée. A quelques jours de la réunion annuelle de la Commission prévue en début juin, le Fonds mondial pour la nature (le WWW) interpelle les autorités Sénégalaises pour connaître l’attitude de notre pays dans cette rencontre. En clair, le Fonds mondial pour la nature leur demande si le Sénégal va voter pour la conservation ou la chasse à la baleine ? Le WWW a entrepris une vaste campagne pour la conservation de la baleine, en mettant l’accent sur les dangers qui menacent cette espèce en voie d’extinction.
Le fonds mondial pour la nature (le WWW) interpelle le Sénégal, à quelques jours de la réunion annuelle de la Commission Baleinière Internationale (Cbi), quant à son attitude au cours de cette rencontre.
En clair, la question que lui pose le WWW, est de savoir s’il va voter pour la conservation ou pour la chasse à la baleine au cours de la prochaine réunion annuelle de la Commission Baleinière ?
L’interrogation du Fonds mondial pour la nature est d’autant plus pertinente, selon Dr Mamadou Diallo, le Chargé de Programme Espèces, que « malheureusement en 2004 et 2005, le Sénégal s’est systématiquement aligné derrière les pays non conservateurs et a voté pour la chasse aux baleines à l’instar de pays comme le Bénin, le Cameroun, le Côte-d’Ivoire, le Gabon, la Guinée, la Mauritanie et le Mali (pays sans littoral) pour soutenir le Japon, grand pays de chasse à la baleine ». En contrepartie, le Japon, pour obtenir la majorité des votes et contrôler la Commission Baleinière Internationale, accorde à certains Etats sous-développés de substantielles aides au développement et en facilitant leur adhésion à cette structure.
Quand notre pays se dédit
Mais le Sénégal qui a voté pour le programme japonais de « pêche scientifique », visant à abolir le sanctuaire des mers du Sud et pour la réouverture de la chasse commerciale, a été l’un des premiers pays de l’Afrique de l’Ouest à signer en juillet 1982 cette convention qui prévoit, entre autres, une réglementation appropriée de la chasse à la baleine, de manière à assurer un accroissement naturel des peuplements baleiniers et à augmenter le nombre de baleines pouvant être capturées sans compromettre les stocks. « De 1982 à 1984 le Sénégal, conscient des menaces réelles sur les baleines, a activement participé aux travaux de la Commission Baleinière Internationale et a voté pour leur conservation », a fait remarquer le Dr Mamadou Diallo.
Soulignons que notre pays est partie prenante de plusieurs conventions et traités internationaux visant la conservation de la biodiversité, et l’utilisation durable des ressources. Ce sont, entre autres, la Conservation de la Biodiversité (Cbd), les Changements climatiques, la Convention sur la conservation des espèces migratrices (Cms), la Convention des Nations Unies sur le Droit de la Mer (Unclos), la Conservation de la vie marine (Mlc).
Le Sénégal invité à reconsidérer sa position
Le Sénégal a les moyens de se rattraper, estime le technicien du WWW, en mettant à profit la réunion annuelle de la Commission Baleinière qui va se tenir au mois de juin prochain, par un vote en faveur de la conservation de cette espèce sérieusement menacée. Cela est d’autant important que notre pays abrite le Secrétariat intérimaire du volet environnement du Nepad et est souvent cité en exemple au plan continental pour son leadership en matière d’environnement. Hélas, sa position ambiguë sur la chasse à la baleine, si elle n’est pas reconsidérée, pourrait le discréditer aux yeux de la communauté internationale, a laissé entendre le Chargé de Programme Espèces.
Menace d’extinction
C’est connu de tous, l’industrie mondiale de la chasse baleinière constitue une sérieuse menace pour les diverses populations de baleines. La pêche industrielle menace la chaîne alimentaire des baleines et leur fait courir le risque de rester piégées dans les filets.
Les statistiques sont formelles, les baleines bleues d’Antarctique représentent moins de 1 % de leur nombre d’origine. La baleine grise du Pacifique Ouest, est l’espèce la plus en danger au monde. Elle est menacée d’extinction avec seulement 100 animaux vivants. Et parmi les menaces environnementales répertoriées par les spécialistes figurent les changements climatiques mondiaux, la pollution, la surexploitation, la raréfaction de l’ozone, les bruits, tels que les sonars militaires et les chocs avec les bateaux etc.
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