DEFICIT ANNUEL D'UN MILLIARD DE FRANCS A L'HÔPITAL DE GRAND YOFF - 785 agents se dressent et indexent Abdou Fall

Malgré rachat par l'Etat de l'hôpital général de Grand Yoff (Hoggy), les travailleurs de la dite structure restent toujours confrontés à plusieurs problèmes. Ruptures de stocks, panne intempestive des appareils, retard de payement des primes d'intéressement et de motivation spéciale, manque de cohésion dans l'application du plan Sésame… Pire, l'hôpital, du fait de ces problèmes, et surtout de la baisse des tarifs, a enregistré un déficit de 1,1 milliards de francs, poussant ainsi, l'hôpital vers l'asphyxie. Une situation aux conséquences énormes, puisque étant en passe d'amener l'hôpital à une cessation de payement pour les mois à venir. Les travailleurs indexant le ministère de la Santé , et l'Etat d'une manière générale ; et appellent ces derniers à réagir vite, sous peine de voir ladite structure fermer portes. D'où la convocation pour ce matin d'une assemblée générale de « crise ». 

Malade depuis qu'il est sorti de la responsabilité de la Caisse de sécurité sociale (sous le vocable CTO), l'actuel l'hôpital général de Grand Yoff (HOGGY) est sous perfusion. Une situation de précarité de l'hôpital qui, selon Saliou Badiane, représentant du personnel et secrétaire général du syndicat de la Cnts /Santé, a été aggravée par Abdou Fall, l'ex ministre de la Santé , qui, dans le cadre de la réforme hospitalière, avait ordonné la baisse des tarifs. Une décision qui, selon ce dernier, avait fait passer les tarifs de consultations de 7500 f à 5000 f et ceux d'hospitalisation de 6000 f à 4000 f Cfa, soit une perte semestrielle de l'ordre de 658.786.308 f . D'où, un déficit de 1,1 milliards de francs. « L'hôpital est passé d'une recette mensuelle de 400 millions en 2004/2005 à moins de 160 millions, soit un déficit de 1,1 milliards ; et depuis juillet 2006, l'Etat nous a rien versé. Il s'agit de la subvention de compensation, de la motivation spéciale, de la subvention d'équilibre, et surtout du manque de cohérence de l'Etat dans l'application du plan SESAME », dénonce M. Badiane. Faisant toujours l'état des lieux, il indique de leur structure fait face à des problèmes de rupture de stock, à des pannes intempestive d'appareils, et doit près de 2 milliards de francs à leurs fournisseurs. Ainsi, les travailleurs de Hoggy indexent l'Etat comme étant le premier responsable de leur asphyxie. « l'Etat dans son obsession à freiner la croissance de notre établissement, a encouragé sa dégradation progressive pour la rendre irréversible, en lui l'imposant la baisse de tarification dans un contexte absolument défavorable. S'il ne nous donne pas le manque à gagner, les salaires de novembre de seront pas versés », prédit-il. Et d'ajouter que malgré les jonglages et autres acrobaties faites par la direction générale, l'hôpital continue de souffrir de sa maladie. Face à cette menace de fermeture de leur outil de travail, le représentant du personnel entend lancer dès ce matin un appel à l'ensemble des 758 agents de l'hôpital, pour sauver leur structure et l'éloigner de la mort subite. Ainsi, ces derniers exigent l'ouverture sans conditions de négociations sur les accords d'établissement au bénéfice du personnel, la révision du système de tarification du plan Sesame, l'assurance d'une mise en œuvre effective des engagements pris par le ministère de la santé, notamment en ce qui concerne le règlement de la subvention de compensation qui s'élève à douze mois etc. L'assemblée générale convoquée ce matin, risque d'être agitée, d'autant plus que les travailleurs tiennent à leur salaire comme à la prunelle de leurs yeux.