Six mois assortis de sursis. C’est le réquisitoire du Procureur de la république, contre l’ex-Directeur général de la société Atépa Technologies, Bocar Baila Ly pour le délit d’abus de confiance. Le tribunal rend son verdict le 18 mars prochain.
Le procès de Bocar Ly contre Atépa Technologies qui a débuté à 15h s’est terminé à 2 heures du matin devant le tribunal correctionnel. Le Parquet qui l’a relaxé du délit de biens sociaux constate par contre que le délit d’abus de confiance est bien établi. « Il a reçu de l’argent qui n’a pas fait l’objet de comptabilité. Il a violé les règles élémentaires de la comptabilité. Et rien ne prouve qu’il a utilisé l’argent à bon escient. Même s’il dit avoir restitué une partie de l’argent, il a agi contre les intérêts de la société », fait savoir le représentant de la société avant de requérir six mois assortis de sursis contre Bocar Baïla Ly. Tout est parti d’une ligne de crédit de 400 millions francs Cfa que la Banque islamique du Sénégal(Bis) avait accordé à Atépa Technologies pour la construction de la Cité des enseignants. Une somme qui devait être exclusivement utilisée pour les besoins de la réalisation du projet. Seulement à sa grande surprise M. Pierre Goudiaby Atépa constate après le départ de Bocar Ly de son poste de Directeur général un trou de plusieurs millions dans la gestion financière de sa boîte. Et après le rapport financier de la société, il constate un trou de 384 millions de francs Cfa avant de porter plainte contre son ex-Dg
« Il a mis à genou ma société »
Devant le juge, Pierre Goudiaby Atépa, révèle que Bocar Ly qu’il avait recruté sur recommandation de sa banquière établie à Paris a ruiné Atépa Technologies. « Quand il quittait la boîte, il avait laissé un trou de trois milliards F Cfa. Maintenant grâce à Madame Goudiaby nouvelle Dg la boîte s’est redressée ». Pour M. Goudiaby si Bocar Ly a pu détourner une bonne partie de son argent c’est en raison de la confiance qu’il avait envers lui. « Quand je voyageais, je lui signais des chèques en blanc ainsi que des papiers avec en-tête. Des documents qu’il a utilisés pour se sucrer », raconte Atépa devant le juge avant de souligner qu’il a été abusé. Me Emmanuel Padonou, un des conseils de Atépa précise même que Bocar Ly, « est allé confectionner de faux documents pour mener à bien son sale jeu ». Son confère Me Boucounta Diallo abonde dans le même sens en révélant même que, « Bocar Ly a été condamné à 5 ans de prison ferme en Guinée pour des faits identiques. Comme il sait qu’il n’était pas le bienvenu en terre guinéenne, il était parti en France. D’où il ne voulait pas rester. Et c’est par l’intermédiaire de la banquière de Atépa qu’il a été recruté à Atépa Technologies pour atterrir au Sénégal. Et là également, il a eu à confectionner de fausses cartes nationales d’identité sénégalaise ». L’avocat qui estime le préjudice subi à 384 millions F Cfa demande à titre de dommages et intérêts la somme de 500 millions de francs Cfa.
« J’ai viré l’argent dans le compte de Goudiaby »
Devant le juge, Bocar Ly nie les faits qui lui sont reprochés et soutient avoir viré l’argent dans le compte de Goudiaby. « Toutes les dépenses que j’ai effectuées je les ai faites sur les ordres de M. Goudiaby. C’est lui qui me disait de remettre de l’argent à des personnes dont des directeurs, des partenaires… ». Ce qui fait dire à un de ses conseils, Me Lénine Sow que « Atépa l’avait recruté pour qu’il habille ce qu’il faisait. C’est Atépa qui lui demandait de retirer de l’argent dans le compte Bis pour l’utiliser à d’autres fins à savoir le payement des salaires avant d’envoyer de l’argent dans son compte personnel ». Pour Me Guédel Ndiaye, 449 millions F Cfa ont été virés dans le compte de Atépa et Mme Goudiaby. Raison pour laquelle, les conseils de Bocar Ly demandent au tribunal de débouter la partie civile de leur demande. Alors que tous les témoins ont mouillé Bocar Ly. Notamment les deux caissières de la boîte qui révèlent que Bocar Ly les demandait d’aller retirer de l’argent à la banque. Délibéré 18 mars.
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