L’association de finances des professionnels du transport a sonné, hier vendredi, l’alerte pour fustiger le sort réservé aux mini-bus Tata durant les émeutes. Regrettant le comportement de l’Etat, qui n’a manifesté aucun soutien, ces professionnels pointent un doigt accusateur sur des personnes mal intentionnées qui ne souhaitent pas leur existence dans le paysage urbain dakarois. 
L'élimination des ‘Lions’ du football face aux ‘Scorpions’ de la Gambie a été une occasion pour les supporters mécontents d’exprimer leur colère dans la rue en s’attaquant aux voitures de transports urbains. Ainsi, une dizaine de mini-bus Tata ont été détruits, selon le responsable du Gie Darou Salam, Ndongo Fall. Selon lui, ces actes de violence perpétrés sur les véhicules sont la résultante d’un manque d’informations de leurs auteurs. C’est dans ce sens qu’ils ont voulu alerter l’opinion, en faisant hier, vendredi, face à la presse, pour également souligner les immenses pertes occasionnées lors de ces casses. Ceux-ci ont causé de grands trous financiers avec la destruction d’une dizaine de cars. Sans compter un autre qui a été totalement incendié par les manifestants, regrette-t-on.
Ces professionnels des transports pensent déjà aux impacts négatifs sur l’investissement réalisé. ‘Certes, l’approvisionnement nous a été facilité, mais des prêts ont été faits afin d’obtenir un crédit qui nous a permis de nous doter de ces véhicules’, rapporte Ndongo Fall. D’après lui, c’est le président de la République, Me Abdoulaye Wade, qui a mis en rapport les transporteurs avec la Banque mondiale pour la concrétisation de ce projet, financé en partie par les transporteurs eux-mêmes. Tous ces efforts, estime le responsable du Gie Darou Salam, sont pour faciliter le déplacement surtout en banlieue où les pauvres populations faisaient plus de deux heures avant de rallier Dakar.
En outre, le conférencier précise que les incidents enregistrés après la défaite du Sénégal face à la Gambie, samedi dernier, n’ont pas été les seuls connus au courant de l’année. Notre interlocuteur rappelle qu’on peut dénombrer, entre autres, les émeutes du rond-point Case-bi, la marche des ambulants et celle contre les homosexuels. Et à chaque fois, regrette-t-il, la population, mécontente, s’attaque aux mini-bus Tata. Poursuivant son propos, le responsable Gie Darou Salam lance : ‘Nous avons été atteints au fond de nous, mais ce qui est désolant et décourageant à la fois, c’est que nous n’avons senti, à aucun moment, le soutien de l’Etat qui devait être notre premier allié’.
Par ailleurs, les professionnels du transport urbain voient dans ces manœuvres, visant à saboter leur investissement, la main de leurs ‘ennemis de toujours’, de ‘ceux qui se sont tout le temps battus pour l’inexistence de cette nouvelle forme de transport’. Et à en croire Ndongo Fall, d’après les constats qui ont été faits sur les lieux, ces émeutes ne peuvent pas être l’œuvre de personnes profanes en matière de transport. ‘Nous ne nous laisserons plus faire, car ces actes ne peuvent plus rester impunis et il est temps que ces émeutes cessent’, martèle-t-il.
Les membres de leur association qui attendent plus de 2 000 mini-bus Tata d’ici l’année 2010, lancent un appel aux chefs religieux et chefs de quartiers ‘qui, du reste, n’ont jamais cessé de nous soutenir’, reconnaît Ndongo Fall. Ainsi, estime M. Fall, si la phase pilote dans laquelle se trouve le Gie Darou Salam ne procure aucun encouragement aux transporteurs, ces derniers ne sentiront pas la nécessité d’en enclencher une seconde. Pour les camarades de Ndongo Fall, un travail est garanti si l’outil est en sécurité. ‘Nos problèmes ont commencé le jour où nos anciens coordinateurs, en l’occurrence Mamadou Seck et Latyr Ndiaye, ont été relevés de leurs fonctions. Nous ne méritons pas ce qui s’est passé le 11 novembre’, avoue Ndongo Fall avec beaucoup d’amertume.
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