La polémique sur la signature, entre le Sénégal et l’Espagne, des contrats de travail accordés aux jeunes filles continue de plus belle. Hier, la question s’est encore invitée lors des débats sur la proposition de Loi portant sur la prévention et le rapatriement des mineurs sénégalais non accompagnés en Espagne. Les discussions se poursuivaient tranquillement jusqu’au moment où Moustapha Diop Djamil, le député de War-wi ne prononce le mot, jugé par ses collègues députés, de «trop». Selon M. Diop, des informations font état de tests de virginité imposés aux candidates à l’émigration. Prenant la parole, le député dit : «Une sage-femme m’a dit à Pikine qu’on faisait des tests de virginité sur les filles.» Ces propos n’ont pas été du goût des députés libéraux, qui ont voulu donner une leçon de morale au camarade de Modou Diagne Fada.
Pour Abdou Sané, député libéral, c’est inadmissible que ces propos sortent de la bouche d’un homme qui dit être un homme de Dieu, un homme qui se veut crédible. Et le député Ahmed Fall Braya de flinguer : «On ne peut poser un problème sans en être sûr. Nous sommes dans une Assemblée. Donc, il ne faut pas se baser sur des rumeurs pour véhiculer une information.» Sur ce, le ministre des Affaires étrangères tente de tempérer la situation. Pour lui, on n’a jamais demandé ce genre de test à qui que ce soit. «Cette dame doit faire une confusion entre le test de grossesse et celui de virginité. Le gouvernement espagnol sera fortement indigné en entendant cette information. Mais, si cela s’avère vrai, cette sage-femme doit être entendu pour retracer l’origine de cette information et rechercher les coupables», ordonne M. Gadio. C’est dire donc que le ministre d’Etat est prêt à ce que cette question soit tirée au clair. «Ce sont des choses graves qui méritent l’identification des auteurs. Le Sénégal n’aurait jamais accepté ce test», ajoute-t-il.
Parmi les filles parties en Espagne, certaines auraient disparu, quinze sont rapatriées dont deux en état de grossesse avancé. Selon Imam Mbaye Niang, l’Etat a l’obligation de donner des éclairages sur ces disparitions. «On doit nous dire les mesures qui sont prises pour protéger et repérer ces filles disparues», soutient le député du Mrds.
Au sujet des deux femmes enceintes, M. Niang remet en cause la fiabilité des visites médicales dont elles ont fait l’objet. Une position que semble partager le chef de la diplomatie sénégalaise. Car, selon Cheikh T. Gadio, les conditions de sélection doivent être revues, parce que les femmes sont mises dans des conditions de maternité précoce. Ainsi, il appelle à un débat de réflexion sur l’émigration des femmes.
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