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Environ 50.000 Universitaires quittent l’Afrique chaque année

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Environ 50.000 Universitaires quittent l’Afrique chaque année

La part de l’Afrique subsaharienne dans la production scientifique mondiale est très insignifiante. Dans cette sous-région, seuls onze pays sont producteurs de résultats scientifiques. Plusieurs facteurs expliquent ce déficit de production intellectuelle.

« Les productions scientifiques en Afrique subsaharienne ne représentent que 0,4% des travaux publiés dans le monde », a expliqué le Pr. Bhen Toguebaye, Directeur de la recherche de l’UCAD. Parmi ces pays, l’Afrique du Sud vient en tête. Puis suivent dans l’ordre décroissant, le Nigéria, le Kenya, le Soudan, le Zimbabwe, la Tanzanie, le Sénégal, le Cameroun, le Ghana, la Côte d’Ivoire et enfin le Burkina Faso. Dans cette liste, on constate que les Etats anglophones sont mieux représentés.

De toute évidence, il se pose un problème de déficit de production intellectuelle dans la région. Plusieurs facteurs aussi bien internes qu’externes expliquent ce déficit. Il y a d’abord, la faiblesse du budget de recherche alloué par les gouvernants qui est de 0,36% du PNB pour l’ensemble du continent. D’ailleurs, en 1980 la participation de l’Afrique dans les dépenses mondiales de recherche-développement qui était de 0,4% est passée à 0,2% en 1990 selon le Pr. Toguebaye. Ensuite, l’effectif de scientifiques et d’ingénieurs, en l’occurrence ceux de haut niveau est faible. Estimé à « 0,5 pour 1000 habitants, moins de 10% de ce staff est employé dans les activités de recherches développement et de services connexes ».

Aussi, la faiblesse des revenus réels, l’absence de plan de carrière démoralisent-elles les chercheurs et les techniciens hautement qualifiés qui finissent par opter pour l’exode. « Environ 50.000 Universitaires quittent l’Afrique chaque année. Ceci constitue un obstacle majeur à l’acquisition d’une capacité scientifique et technologique viable et stable », estime le professeur. Enfin il y a l’inexistence d’une recherche privée forte. Puisque les entreprises africaines ne sont pas innovantes, elles craignent d’investir dans la recherche de base.

Il y a aussi des problèmes liés à l’absence de plans nationaux, voire régionaux qui définissent la priorité en matière de recherche scientifique. Ainsi, généralement, les organismes de recherche africains reçoivent leurs moyens matériels et financiers de l’occident via des projets dont les thématiques sont fixées par les pays du Nord commanditaires. « Du coup, l’Afrique travaille dans des thématiques qui ne font pas partie de ses priorités, mais plutôt sur des problèmes qui risquent d’affecter le Nord », note le professeur. Donc, l’une des caractéristiques de la recherche en Afrique, c’est son orientation vers l’extérieur.

Notons également, l’instabilité politique des pays africains qui fait que la priorité est donnée au règlement des crises plutôt qu’au développement de la science et de la technologie. A côté de ces nombreux facteurs internes, il y a aussi des facteurs externes qui sont déterminants.

Il s’agit en premier lieu des problèmes de la coopération internationale et l’asymétrie dans le partenariat scientifique avec l’Occident. Le professeur Toguebaye souligne que « les efforts des pays développés pour promouvoir le développement économique et social de l’Afrique ne comportent ni une approche globale de la science et la technologie, ni des programmes de soutien aux sciences de base et aux recherches industrielles ». Nombreux sont des pays du Nord qui estiment que l’Afrique n’a pas besoin de science mais de technique. Raison pour laquelle, ces pays fournissent au continent des experts et de la technologie plutôt que de l’aider à développer une capacité endogène en science et technologie ». En outre, le libéralisme économique et la mondialisation avec leur cortège de privatisations n’excluent pas la science. « La recherche se privatise de plus en plus et du coup, la connaissance scientifique n’est plus un bien public disponible pour tous, mais est devenue une arme commerciale au seul profit des firmes privées. C’est la raison pour laquelle les financements sont devenus rares. Cette situation a eu pour conséquence, l’exclusion des pays africains de la scène scientifique », regrette Bhen Toguebaye, le Directeur de la recherche de l’UCAD.



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