Des cas de détournements sont signalés, depuis quelque temps, dans les bureaux de La Poste. Même si les chiffres ne sont pas importants par rapport à la somme manipulée par La Poste, la Direction générale veut coûte que coûte y mettre un terme. C’est pourquoi elle compte renforcer ses moyens dissuasifs.
La sortie d’une promotion des agents de La Poste a été, hier, l’occasion pour son directeur général de revenir sur les mutations de sa société, en mettant en garde certains agents véreux qui s’attaquent au patrimoine de l’institution. Selon lui, les cas de détournements enregistrés dans certains bureaux de Poste, même s’ils sont rares, inquiètent. ’Il y a eu tout récemment un détournement de 19 millions à Mbour, puis de 35 millions à Ross Béthio, soit un total de 54 millions. C’est important. Mais il faut relativiser cela, car La Poste manipule sur une année 260 milliards de flux financiers.
Seulement voilà : c’est la seule entreprise au monde à avoir des guichets décentralisés dans tous les bureaux de poste pour pouvoir faire face au paiement des mandats en particulier. Cela fait des points de potentiel détournement, multipliés à l’infini’, explique Mamadou Lamine Thior aux nombreux journalistes venus assister à la sortie de la dernière promotion.
Etant donné qu’elle ne peut pas satisfaire la clientèle sans courir de pareils risques, La Poste, selon son directeur général, fait tout au point de vue de la formation, de la motivation du personnel, mais aussi de la dissuasion pour que ces détournements ne prolifèrent pas. ‘D’ailleurs, révèle-t-il, c’est l’inspection postale qui a découvert tous les cas de détournements de ces derniers mois. Ce sont des inspections tournantes ou des visites courantes ou régulières des bureaux. Pour vous dire qu’on s’est donné les moyens pour aller vers une dissuasion. Mais pour anticiper ces détournements, nous pensons qu’il y a beaucoup de choses à faire du point de vue de la formation. Ceux qui veulent détourner, s’ils veulent le faire, il n’y a aucune réglementation qui peut les en empêcher’, clame M. Thior. Pour autant, les mesures dissuasives sont là puisqu’à La Poste, un détournement conduit au licenciement et à des poursuites judiciaires même après remboursement.
Revenant sur les grandes mutations de La Poste en ce début du troisième millénaire, Mamadou Lamine Thior est d’avis que beaucoup de choses ont été faites et d’autres en voie de l’être. C’est ainsi que cette nouvelle promotion va entrer tout droit au cœur de cette mutation. ’La Poste est une entreprise publique qui gère un immense service public. Cela veut dire que les agents de La Poste doivent être partout au service de la clientèle, à leur écoute, pour satisfaire leurs besoins. Cela demande de la tolérance, de la longanimité et même des sacrifices quelquefois. Souvent, quand ces jeunes entrent dans ce métier, ils ne sont pas souvent imbus de ces qualités’, précise-t-il. Entrer au service postal aujourd’hui vous fait entrer dans une entreprise qui n’a rien du tout de ce qu’on connaissait dans le passé. Aujourd’hui, La Poste est ouverte aux technologies de l’information et de la communication à travers un système satellitaire de télécommunication qui interconnecte l’ensemble de ses bureaux du Sénégal.‘C’est une nouvelle poste qu’il fait intégrer. En ce qui concerne les courriers, La Poste a mis en place un centre autonome de distribution pour prendre des engagements sur la sécurité des envois, la distribution des envois, il y a un centre spécialisé dans les métiers de la distribution des envois’, poursuit Mamadou Lamine Thior. Même dans l’éventail de la formation donnée à l’école de Rufisque, les formations académiques comme la finance, la banque, la comptabilité, le marketing…, sont prises en charge par La Poste.
Trente-deux agents techniques et six contrôleurs des postes ont fini, après huit mois de cours, leur formation à Rufisque. Ces agents de La Poste seront affectés le mois prochain dans les différents services du pays. L’école de La Poste, créée en 1952, a formé des centaines d’agents.
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