Grogne à Dakar Dem Dikk : Les travailleurs menacent de décréter une grève illimitée

Ce n'est toujours pas l'entente cordiale entre la direction de la société de transport en commun Dakar Dem Dikk et les travailleurs. Pas plus tard qu'hier matin, les travailleurs affiliés à l'Union démocratique des travailleurs (Udt) de Dakar Dem Dikk, un des deux syndicats de la boîte, ont tenu un sit-in au dépôt de Ouakam pour réclamer la satisfaction de leurs revendications qui remontent à deux ans. Faute de quoi, ils menacent de décréter une ‘grève générale illimitée’.

A l'issue de leur sit-in d'hier au dépôt de Ouakam, rehaussé par la présence de Cheikh Diop de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal-Force du changement (Cnts/Fc) et de Bakhao Diongue de la même centrale, le directeur général de Dakar Dem Dikk, Christian Salvy, a refusé de recevoir ses travailleurs qui voulaient lui remettre un rapport sur ‘la poursuite du plan d'action vers la grève’. Un refus qualifié de ‘méprisant’ par les camarades de Mamadou Goudiaby de l'Union démocratique des travailleurs (Udt) de Ddd. Ces travailleurs ont d'ailleurs menacé séance tenante d'aller vers ‘une grève générale illimitée jusqu'à la satisfaction totale de (leurs) revendications’.

Pour Mamadou Goudiaby et ses camarades qui attendent d'entrer en possession du ‘procès-verbal de non conciliation de l'inspection du travail’, ‘ce sit-in est l'ultime recours avant la grève’, face ‘au mépris qui entoure la prise en compte des préoccupations des travailleurs par la direction générale depuis 2005. Cela en dépit des instructions données par le chef de l'Etat aux ministres du Travail, de l'Equipement et des Transports et à la direction de Dakar Dem Dikk’. D'après le leader de l'Union démocratique des travailleur qui revendique 98 % des 2 300 travailleurs de l'entreprise de transport en commun, ‘depuis 2005, il n'y a de négociations que sur les salaires’. Or, selon le responsable syndical, les revendications de 2005, faute de discussions avec la direction de l'entreprise, restent plus que jamais actuelles. Aussi les travailleurs continuent-ils d'exiger ‘une prise en compte réelle des compensations financières de l'Etat dans le règlement global de (leur) plateforme revendicative, le versement exhaustif et à temps des compensations financières qu'il s'est engagé de payer à travers une convention de concession et un cahier de charge, l'indemnisation des tenues, le remboursement des 171 millions de la coopérative d'habitat des travailleurs et le reclassement des salaires’, entre autres. Les camarades de Mamadou Goudiaby restent convaincus que ‘l'ensemble des ressources financières des 3D qui tournent autour de 15 milliards sont à même de satisfaire la plateforme revendicative’.

Pour sa part, Cheikh Diop, secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal-Force du changement (Cnts/Fc) venu soutenir ses camarades, à l'instar des travailleurs de Dakar Dem Dikk, tient le directeur général Christian Salvy pour responsable de la crise profonde que traverse la société de transport basée à Ouakam. ‘M. Salvy est incapable de diriger Dakar Dem Dikk, il ne peut pas pacifier le climat social de l'entreprise, c'est un patron velléitaire’, accusera-t-il devant des centaines de travailleurs excités. Face à la détermination de ces derniers d'user de la force pour entrer dans le bureau du Dg de Ddd, le leader de la Cnt/Fc a invité ses camarades ‘à ne pas tomber dans le piège de forcer sa porte face à une sécurité recrutée rien que pour faire face aux travailleurs’. De l'avis de Cheikh Diop qui avait à ses côtés Bakhao Diongue de la même centrale, ‘le refus de Christian Salvy de recevoir les travailleurs prouve qu'il y a un patronat qui est en porte-à-faux avec la demande du président de la République le 1er mai dernier de pacifier le monde du travail’. A en croire Cheikh Diop, l'étape d'hier n'était pas celle du combat. Et d'indiquer : ‘Nous sommes des syndicalistes, nous ne sommes pas violents, mais nous réclamons nos droits pour l'instant pacifiquement’. Il ajoutera que ‘viendra le moment de se battre et on ne nous apprendra pas à le faire’. En terminant son discours, Cheikh Diop a interpellé les autorités pour qu'elles réagissent ‘avant que cela ne soit trop tard à Dakar Dem Dikk’.