Après les « précurseurs » dont le départ est fixé le 28 novembre prochain, dans un peu moins d’un mois (le 06 décembre précisément) les premiers des 9800 pèlerins sénégalais (5200 de la mission officielle et 4600 des organismes privés) aux Lieux Saints de l’Islam fouleront la terre d’Arabie Saoudite. La date du premier vol « retour » est fixée au 08 janvier 2007.
Les visites médicales d’aptitude suivies d’inscription qui ont débuté le 30 septembre se poursuivent jusqu’au 27 novembre à l’Institut islamique de Dakar, siège du Commissariat général au pèlerinage où le 6e des 11 avions affrétés par la compagnie officielle « Air Sénégal International » a commencé à enregistrer des candidats au voyage.
Le conseil interministériel réunissant autour du Premier ministre les autorités concernées (Ministère des affaires étrangères, des Finances, de l’Intérieur, des Forces armées, de l’Information, du Tourisme et des Transports aériens, Secrétariats généraux du Gouvernement, de la Présidence de la République, etc.) consacré exclusivement à l’accomplissement de ce cinquième pilier de l’Islam devrait se tenir dans les prochains jours pour se pencher sur les problèmes et leur apporter sans doute des solutions. C’est dire que les préparatifs du Pèlerinage 2006-2007 au pays du prophète de l’Islam, Mahomet (Psl) sont entrés dans leurs dernières phases. Dans l’entretien qu’il nous a accordé avant-hier, M. Ibrahima Diakhaté, commissaire général adjoint au pèlerinage, apporte des éclairages sur le rôle dévolu au commissariat général, aux missionnaires et auxiliaires, révèle « les énormes efforts consentis par l’État et son chef, le président de la République, le Premier ministre, le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères ». « Le pèlerin sénégalais est choyé, il est un privilégié. Il est encadré partout, à toutes les étapes, grâce à l’État qui consent beaucoup d’efforts pour le mettre dans de bonnes conditions ». Celui qui déclare ces phrases comme un acte de foi sait certainement de quoi il parle. Le commissaire général adjoint au pèlerinage, depuis trois ans, connaît les contours de l’accomplissement dans les règles de l’art de ce cinquième pilier de l’Islam sur le bout des doigts. Tout simplement parce qu’Ibrahima Diakhaté, car c’est de lui qu’il s’agit, a aussi fait ses « études secondaires et universitaires » en … Arabie Saoudite avant d’être recruté et affecté par la Ligue islamique mondiale qui a ses quartiers dans le Royaume Chérifien, à Paris puis à Dakar.
« Toute l’assistance dont bénéficient les pèlerins de la part des missionnaires est assurée par l’État. Il faut que le pèlerin sénégalais sache que l’argent qu’il verse (Ndlr : 1.750.000 CFA cette année) lui est entièrement destiné. C’est lui qui en profite car il est partagé entre son billet d’avion, son transport entre les différents sites et le pécule qu’on lui remet au départ de Dakar.
Depuis l’Alternance, le président Abdoulaye Wade, le Premier ministre et le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères ont consenti beaucoup d’efforts pour mettre les pèlerins sénégalais dans de bonnes conditions. Dans le budget du ministère des Affaires étrangères, il y a un chapitre pèlerinage ; et ce budget du pèlerinage a augmenté. Il est passé de 500 à 600 millions et de 600 millions à 900 millions. Conséquence : il y a une augmentation considérable du nombre de missionnaires dont la prise en charge n’a rien à voir avec l’argent versé par les pèlerins. Ces missionnaires et auxiliaires encadrent le pèlerin dans trois domaines. D’abord il y a « le volet administratif, car il faut toute une organisation pour l’accueil, l’hébergement, le transport entre les différents sites.
Ensuite, il y a le volet médical. Pour cette édition, nous avons innové avec l’informatisation des données et la carte d’identité sanitaire du pèlerin qui fait que celui qui n’a pas le droit à un certificat médical d’aptitude pour le pèlerinage ne pourra pas passer par d’autres voies pour l’avoir. Il y a aussi que le suivi médical du pèlerin est mieux assuré. Cette innovation a été saluée par les médecins, la banque officielle du pèlerinage la Banque islamique du Sénégal (Bis) et Air Sénégal International ». Cette bonne organisation du Sénégal en matière d’encadrement des pèlerins fait, selon l’adjoint d’El Hadj Moustapha Guèye, que « certains comme les Maliens, les Burkinabè et les Ivoiriens viennent se soigner dans nos structures sanitaires sur place et parfois résident avec nous ». Enfin, il y a le volet religieux qui est aussi assuré par les missionnaires, car « il ne faut pas oublier que le pèlerinage est un devoir religieux. C’est le cinquième pilier de l’Islam, et tous les pèlerins ne sont pas censés connaître les préceptes pour bien l’accomplir. Nous organisons des conférences, des exposés pour expliquer, faire comprendre à certains pèlerins ce qu’ils doivent faire ». L’expérience et l’expertise sénégalaises en matière d’encadrement des pèlerins sont reconnues et intéressent certains pays comme la Côte d’Ivoire. Sur demande des autorités ivoiriennes, confie Ibrahima Diakhaté, « j’ai été envoyé cette année par le ministère des Affaires étrangères pour assister la Côte d’Ivoire à se doter d’un commissariat général au pèlerinage ».
De l’avis du commissaire général adjoint au pèlerinage, dans des déplacements de ce genre, les impairs ne sauraient manquer. Quand le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères a visionné la cassette du pèlerinage, il nous a félicité en nous disant que vous abattez un travail énorme. Car il est difficile d’encadrer sans force de l’ordre et en terre étrangère des milliers de Sénégalais qui se déplacent en même temps de ville en ville ».
Ibrahima Diakhaté en appelle à la responsabilité de chacun pour assurer un grand succès au pèlerinage. « Que chacun sache que cette mission est importante. L’État sénégalais a beaucoup dépensé pour sa réussite. Les pèlerins doivent tout faire pour respecter les consignes données par les missionnaires ».
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