En conférence de presse hier, le Syndicat démocratique des techniciens du Sénégal (Sdts) s’est insurgé contre «l’immixtion» du gouvernement dans l’organisation syndicale au niveau du secteur de l’agriculture. Pour remettre de l’ordre dans le secteur, le syndicat menace d’attaquer le gouvernement devant le Bureau international du travail (Bit).
«Nous avons retenu d’attaquer le gouvernement au niveau du Bureau international du travail (Bit), s’il persiste dans cette idée de syndicalisation du secteur de l’agriculture», avertit Moussa Coly, secrétaire général du Sdts. M. Coly et ses camarades pensent que «ce n’est pas dans les prérogatives de l’Etat de mettre en place un syndicat». En fait, le Sdts parle d’une tentative de l’Etat de caporaliser certains syndicats à sa cause. «L’Etat a d’autres intentions de syndicaliser les agriculteurs pour avoir une mainmise sur le secteur», accuse-t-il. M. Coly et ses camarades dénoncent, par ailleurs, l’absence du dialogue social interne dans le secteur de l’agriculture. À en croire les responsables du Sdts, le gouvernement du Sénégal, de par l’attitude des différents ministres qui ont eu à occuper le département de l’Agriculture, semble accorder très peu de place et d’importance aux ressources humaines. Analysant le contexte de «dégradation du climat social» et du cadre de vie des techniciens et travailleurs de l’agriculture «marqué par le refus des autorités de discuter avec eux, les membres du Sdts comptent passer à la vitesse supérieure pour se faire entendre. Ils veulent aller en grève les 15 et 16 septembre prochains pour exiger l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Les ingénieurs et techniciens membres du Sdts continuent d’insister sur la nécessité de corriger les manquements, faiblesses ou légèretés dont souffrent la conception et la conduite de la plupart des politiques et programmes agricoles de la loi agro-sylvo-pastorale à la Grande offensive agricole pour la nourriture et l’abondance (Goana), en passant par les programmes spéciaux. Pour les syndicalistes, l’agriculture, source de souveraineté alimentaire, doit être le socle sur lequel repose toute politique cohérente et avenante de réduction de la vulnérabilité des masses rurales. Le Sdts n’a pas manqué de reprocher à l’Etat de continuer à injecter beaucoup d’argent dans le secteur de l’agriculture de «façon inopérante et quelquefois même de manière destructrice». M. Coly et ses camarades exigent, par ailleurs, la revalorisation de la fonction de technicien par l’octroi d’indemnités de technicité, de logements, de risques et de déplacement. Ils revendiquent également la gestion démocratique et transparente des ressources humaines et financières au niveau des services publics et privés. Non sans demander le recrutement, dans la Fonction publique, des sortants des écoles et instituts de formation professionnelle et du personnel contractuel employé dans les ministères.
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