C'est partant d'un constat personnel selon lequel ni l'Union africaine, ni la Cedeao encore moins la Ummah islamique n'a jusqu'ici convié dans une rencontre les oulémas pour qu'ils donnent leurs avis sur le développement du monde que le chef de l'Etat du Sénégal, en sa qualité de président en exercice de l'Organisation de la conférence islamique (Oci), a décidé d'organiser du 7 au 9 juin prochain à Dakar la conférence de la Ummah islamique. Cette rencontre qui regroupera essentiellement des oulémas d'Afrique, selon Me Wade qui recevait hier au Palais les représentants de familles religieuses du pays, devra se solder par une résolution en vue de son adoption ultérieure à l'occasion d'une conférence mondiale des oulémas qui sera programmée sine die. Il s'agira, lors de ce rendez-vous du monde islamique africain, de réfléchir sur le rôle des oulémas dans le développement de nos Etats, précisément sur l'Education. Les participants auront également à débattre de la paix et de la prévention des conflits dans le monde.
Pour le président de la République, l'islam et la politique vont de pair. ‘Les oulémas font partie intégrante des pays du monde et ont leur mot à dire’, a déclaré Me Wade. Et selon lui, c'est pour cette raison que ses homologues du continent africain partagent avec lui l'organisation d'une telle rencontre au Sénégal. Pour une meilleure organisation de celle-ci, le chef de l'Etat demande aux oulémas d'Afrique de tenir, au niveau de leurs pays respectifs, des conférences afin de discuter des termes de référence devant articuler la rencontre de Dakar.
En attendant, le président de la République rappellera les efforts du Sénégal dans ce sens à travers la modernisation des daaras ainsi que l'apprentissage des métiers dans cet univers. Pour Me Wade, apprendre l'arabe ne suffit nullement pour réussir dans le monde actuel. Le président en exercice de l'Oci croit savoir qu'il faut y associer l'anglais, la finance, en général l'économie. ‘La pauvreté dans le monde de la Ummah n'est pas normale. C'est la communauté la plus riche du monde et c'est là où il y a les plus grands pauvres du monde, ce n'est pas normal. Je l'ai dit partout où j'ai été dans le monde’, a rappelé le président Wade.
Les représentants de familles religieuses qui ont tour à tour pris la parole, ont magnifié l'initiative du chef de l'Etat, avant de la qualifier de ‘révolution’ en ce sens qu'une telle rencontre est, d’après eux, une première dans le monde. Et c'est, sans doute, la raison pour laquelle, ils voient mal que l'Oci soit hissée au sommet, si tant est que les Oulémas ne sont pas concernés.
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