INFIRMITÉ CÉRÉBRALE : Première cause de handicap moteur chez l’enfant

En prélude à la Journée internationale des personnes handicapées, qui s’est tenue hier, le Groupe de recherche et d’appui aux initiatives mutualistes (Graim de Thiès) a tenu à informer et sensibiliser sur l’infirmité motrice cérébrale. Une maladie naturelle méconnue de beaucoup de personnes et que d’aucuns qualifient de malédiction. Pourtant, elle est la première cause de handicap moteur chez l’enfant.

« Infirmité motrice cérébrale : une maladie naturelle et non une malédiction », a été le thème de la conférence introduite par le Dr Magatte Ndaw, médecin-chef, chirurgien orthopédiste à l’hôpital régional de Thiès. D’emblée, il indique que l’Infirmité motrice cérébrale (Imc) est la première cause de handicap moteur chez l’enfant.

« Elle peut consister en des atteintes acquises durant la période fœtale, l’accouchement ou les deux premières années de la vie de l’enfant. C’est une maladie qui se manifeste par des troubles moteurs : difficultés à commander le mouvement, à l’organiser et à le contrôler, faiblesse musculaire et raideur. L’enfant se trouve parfois dans l’incapacité de tenir un objet, de parler, voire de déglutir ». Cependant, il précise que l’atteinte cérébrale n’est pas toujours synonyme d’atteinte des fonctions intellectuelles, qui peuvent être suffisamment préservées pour permettre une scolarisation. Cette maladie, en plus d’être très peu comprise, est très mal perçue par la société, en ce sens qu’elle donne lieu à des supputations nourrissant des préjugés l’assimilant souvent à une malédiction. Ainsi, dans l’entendement populaire, les enfants atteints d’infirmité motrice cérébrale sont victimes de sorcellerie ou de mauvais sort jeté à leurs mères durant la grossesse ou à la famille qui a dû se singulariser par un acte répréhensible par la société. De ce fait, ces enfants sont souvent rejetés par tous, y compris leurs parents acculés par la médisance du voisinage, dont ils sont quasi quotidiennement confrontés.

Prévalence de 1,5 à 2 sur 1.000

La prévalence au plan international, souligne le Dr Ndaw, est de l’ordre de 1,5 à 2 cas pour 1.000 nouveau-nés vivants. Et celle-ci est « largement dépassée dans les pays où l’accès aux soins médicaux n’est pas automatique, le niveau d’éducation sanitaire bas et le suivi des grossesses ainsi que le déroulement des accouchements sont largement sous, voire non médicalisés ». Pour le chirurgien orthopédiste, « l’infirmité motrice n’est ni contagieuse, ni héréditaire ».Le Dr Magatte Ndaw a été complété par le Dr Habibou Ndiaye, médecin-chef du district sanitaire de Thiès et Mme Anne Marie Mortier, formatrice dans la rééducation des enfants atteints d’une infirmité motrice cérébrale. Aujourd’hui, il convient de limiter la propension de ces préjugés, fruit de la méconnaissance par les populations des origines de la maladie. Le Graim (Groupe de recherche et d’appui aux initiatives mutualistes) s’attelle à cela depuis 2008, en menant des actions pour faire connaître les causes réelles de cette maladie afin de favoriser l’acceptation et l’insertion de ces enfants handicapés dans la société, mais surtout dans leur famille.