Ils étaient venus manifester pacifiquement contre les coupures intempestives d’électricité et au final, c’est la direction de la police qu’ils prendront. Malick Ndiaye, le leader du Comité d’initiatives des intellectuels du Sénégal (Cis), a été arrêté, hier, par la police sous le motif qu’il ne détient pas d’autorisation de marche. Ces partisans crient à l’acharnement et dénoncent «la répression de l’Etat policier».
Ils étaient censés assurer l’ordre public. Mais, ils ont agi autrement. Ils, ce sont les policiers qui sont venus procéder à l’interpellation du leader du Comité d’initiatives des intellectuels du Sénégal (Cis) et ont semé le désordre sur les Allées du Centenaire. La marche pacifique que voulait organiser le professeur Malick Ndiaye, pour dénoncer les coupures intempestives d’électricité, s’est, finalement, transformée en une arrestation musclée dont l’usage de la force est disproportionné par rapport au caractère pacifique dont a fait preuve Malick Ndiaye. Une arrestation qui a suscité un grand étonnement, d’après ces amis qui disent que «Malick Ndiaye a bien eu une autorisation de marche».
C’est une foule médusée, qui a assisté au spectacle des policiers. Ces derniers qui, à hauteur de l’ex-Cinéma Lux, se sont jetés sur le leader du Cis. La brutalité de la scène est telle qu’elle a fait dire à une dame présente sur les lieux : «Mais, qu’est-ce qu’il a fait de si mal pour qu’il soit traité ainsi ?» En effet, les policiers vociféraient : «Vous ne cessez de semer le désordre, vous n’avez pas d’autorisation pour marcher» ou encore : «Vous êtes des faux intellectuels, pour qui vous vous prenez ?» Ils ont jeté Malick Ndiaye dans la fourgonnette de la police sous l’œil bienveillant de leur chef.
Malick Ndiaye arrêté, les policiers vont arrêter, tour à tour, Allé Séne, membre de l’Union nationale des commerçants et industriels sénégalais (Unacois), le médecin Salif Djigo. Le dernier à être arrêté est Youssou Touré, le secrétaire général de l’Organisation des instituteurs du Sénégal (Ois), qui était venu manifester son soutien à Malick Niaye, pendant qu’il cheminait tranquillement vers la Maison du Parti socialiste, devenu le lieu de ralliement improvisé des marcheurs pour y tenir un point de presse. Aprés avoir embarqué tout le monde dans les deux voitures réquisitionnées, les policiers se sont retournés sur la foule qui a fini de remplir les lieux, en les menaçant de représailles si les gens continuent à rester là et les observer. Le reporter-photographe du Quotidien, Fallou Mbengue en fera les frais. Son appareil est confisqué par des policiers trop zélés, qui lui ont interdit d’exercer librement son travail.
Vêtu d’un boubou basin de couleur bleue et portant des lunettes noires fumées, Malick Ndiaye est très calme et arbore un sourire goguenard, qui frise le mépris à l’égard de ses bourreaux. Il a répondu par des acquièscements de la tête aux paroles de réconfort que lui ont adressées les leaders des partis politiques de l’opposition comme Ibrahima Sène, Magatte Thiam, Abdoulaye Willane et autres, venus le soutenir dans son combat.
Ces derniers au même titre que Sidya Ndiaye de la Fgts, Cheikh Sarr du Mag ont, tous, fustigé le comportement des policiers qui, selon eux, est digne «d’un Etat policier».
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