L’appel de détresse d’un émigré sénégalais victime d’une bavure au président de la République

Au moment où l’attelage gouvernemental à travers les actions de Me Madické Niang, ministre d’Etat, ministre de la Justice, Garde des Sceaux, prend de nouvelles initiatives dans le sens de la défense des Sénégalais de l’extérieur, je m’en vais vous entretenir, de par mon expérience personnelle, du calvaire que vivent les émigrés en situation régulière et pour lequel l’Etat du Sénégal peine à trouver des solutions.

Je suis ressortissant sénégalais d’Italie ayant résidé dans ce pays de 1992 à 2004. Bien qu’étant parfaitement en règle avec obtention de permis de séjour, j’ai été rapatrié manu-militari au motif que je faisais l’objet d’une interdiction de séjour Schengen, écopée en Allemagne, sous le pseudonyme de Moussa Osmane né en 1967 à Sokodé au Togo, selon la police italienne.

Signalons au passage que l’expulsion a été ordonnée sur simple décision préfectorale ; expulsion qui, en réalité, est une véritable déportation, faite dans un terrorisme moral sans précédent. Car quand je fus convoqué pour contrôle d’urgence, je fus immédiatement conduit à l’aéroport Malpensa de Milano, pour Dakar, sans autre forme de procès. Il ne m’a même pas été permis de retourner prendre quelques effets intimes à mon lieu d’habitation, encore moins de récupérer quelques bagages de mon camion, garé au parking de la police. Je n’ai pas eu non plus le temps d’affréter mes deux containers de marchandises stationnés au port pour Dakar.

Cependant, une fois à Dakar je pris contact avec le ministère des Affaires étrangère qui saisit les services compétents du ministère de l’Intérieur afin de faire la lumière sur cette affaire. Après vérification, ce ministère par lettre n° 07137/Mint/D.G.S.N, a produit les résultats de l’enquête selon laquelle mon nom ne figure sur aucune base de donnée criminelle des services de renseignements allemands. En outre, la police allemande précisa que la personne assimilée à moi, c'est-à-dire Moussa Osmane, né en 1967 au Togo, est également inconnue de leur fichier.

Dès lors, les services compétents du ministère des Affaires étrangères, à travers des notes verbales, ont démontré à suffisance depuis le 9 septembre 2008 que j’ai été rapatrié par erreur et que je n’étais pas mêlé à une activité de délinquance, et sollicité à cet effet que je sois rétabli dans mes droits et que je puisse retrouver mes activités en Italie. Malgré tout, Monsieur le président de la République, les autorités italiennes versent toujours dans l’indifférence absolue et tardent à afficher des dispositions concrètes pour solutionner ce douloureux problème. Car il est aisé d’imaginer les torts et préjudices qui m’ont été causés ainsi qu’à ma famille, préjudices qui produisent encore leurs effets néfastes.

Monsieur le président de la République, s’il est vrai que je n’ai pas été ligoté sauvagement à l’image de Massamba Seck lors de son rapatriement à l’aéroport de Madrid, mon âme, ma dignité furent terriblement meurtries par les accusations fallacieuses et sans fondement. C’est pourquoi je sollicite votre intervention - avec un cri de détresse -, car vous êtes mon dernier espoir pour mettre fin à mon calvaire, pour que je puisse au moins reprendre mes activités.