Calendar icon
Thursday 11 September, 2025
Weather icon
á Dakar
Close icon
Se connecter

L’abstinence sexuelle : Est-ce facile pour une femme ?

Auteur: Serigne Samba Ndiaye

image

Avoir des relations sexuelles est un choix personnel, ne pas en avoir est aussi un choix personnel. L’abstinence, c’est quand tu choisis de ne pas faire quelque chose pendant une certaine période. Il existe différents niveaux d’abstinence sexuelle, du refus d’avoir une activité sexuelle quelle qu’elle soit au seul refus du rapport sexuel.

Quelques raisons qui poussent à s’abstenir ?

Les gens choisissent l’abstinence pour des tas de raisons différentes. Beaucoup s’abstiennent pour des raisons religieuses, spirituelles ou parce qu’ils ont pur du SIDA, des IST et d’une grossesse non désirée et qu’ils se sentent plus en sécurité comme ça. D’autres ne se sentent pas prêt sur le plan affectif ou ne se sentent pas satisfaits sur le plan émotionnel par le sexe. D’autres encore choisissent de ne pas avoir de relations sexuelles car ils veulent mettre toute leur énergie dans d’autres choses.

Y a-t-il des méfaits ?

A propos de la sexualité, il existe bien peu de normes. C’est pourquoi il est difficile de dresser une liste précise des « méfaits » que peut entraîner l’absence d’activité sexuelle avec un partenaire. Car même si certaines études affirment que le sexe est bon pour la santé, la qualité du sommeil et même le quotient intellectuel, il faut garder en tête que la sexualité ne se vit pas qu’à deux : un orgasme en solo apportera les mêmes bienfaits biologiques qu’un orgasme à deux. Encore faut-il être à l’aise avec les plaisirs en solitaire ! Sur le plan psychologique cependant, l’abstinence peut avoir un certain impact qui variera d’une célibataire à une autre. « En période d’abstinence prolongée, je me sens tendue, et ce, tant physiquement que psychologiquement, confie Aminata, 30 ans. J’ai moins de concentration, je me sens plus impatiente, voire agressive. »

Or, toutes les femmes ne réagiront pas comme Aminata. Selon certains sexologues, l’abstinence subie peut faire ressortir chez chaque personne les « faiblesses » déjà présentes de sa personnalité. Par exemple, si on a tendance à se déprécier, à déprimer, à s’énerver ou à s’isoler, l’abstinence risque d’amplifier ces traits. Une chose est sûre : on oublie la croyance selon laquelle les personnes abstinentes pendant très longtemps risqueraient de développer des déviances !

Autres conséquences : certaines femmes craignent de ne plus savoir comment s’y prendre, convaincues que leurs talents d’amantes soient perdus à tout jamais. Une croyance qui peut s’avérer un véritable obstacle. « J’ai peur de reprendre une vie sexuelle et cela me freine dans mes efforts pour rencontrer quelqu’un », dit Nathalie. Enfin, sur le plan physique, une femme pourra avoir plus de difficulté à lubrifier et ressentir des douleurs lors de la pénétration après quelques mois d’abstinence.

« Jeûne sexuel » et estime de soi !

Lorsqu’elles demeurent plusieurs mois, voire des années, sans partenaire sexuel, plusieurs femmes auraient tendance à voir leur estime d’elles-mêmes dégringoler. Suis-je normale ? Trop grosse ? Trop laide ? Etc. Bref, elles se mettent à douter sérieusement de leur pouvoir de séduction. Après deux relations amoureuses très difficiles, puis l’arrivée d’une maladie dont les traitements ont entraîné une baisse de sa libido.

Anta, 27 ans, se questionne sur son attitude et même sur ses performances au lit. « J’assume mes besoins physiques, je crois que je suis jolie et ouverte aux gens. Mais comme les hommes ne m’approchent pas vraiment pour me faire la cour, j’ai parfois l’impression que je leur fais peur ou alors que toute la ville s’est fait dire que je suis un très mauvais coup au lit ! »

Et qui dit manque d’estime personnelle dit souvent difficulté à entrer en relation avec les autres. Un risque important : s’isoler de plus en plus. Le regard et le jugement de notre entourage – famille, amis, collègues et autres – peuvent aussi porter atteinte à l’estime de soi. Qu’est-ce qui cloche chez toi ? Comment se fait-il que tu sois seule ? Et ainsi de suite. Ce type de questions est en effet le lot de plusieurs célibataires. Comme si leur intimité était devenue du domaine public ! « Après un an de célibat, sans aucune aventure, j’en suis arrivée à ne même plus avoir envie de socialiser. Mes amies étaient en couple et j’en avais marre de me sentir comme une extra-terrestre sur la planète Amour ! », s’exclame Anta. Chez certaines femmes, la masturbation comble assez bien leurs besoins hormonaux. Malheureusement, la capacité de conversation d’un vibrateur n’est pas très grande, sans compter qu’il ne peut pas nous serrer dans ses bras ! Zéro affection. « Le plus dur, ce n’est pas de ne pas faire l’amour, mais de ne pas me sentir aimée, cajolée… », confie toujours Anta.

Abstinence, une pratique imparfaite chez les jeunes !

En général les jeunes ne pratiquent peut-être pas parfaitement l’abstinence, tout comme ils n’utilisent peut-être pas les préservatifs de manière uniforme et correcte. Certains considèrent peut-être qu’ils pratiquent l’abstinence en s’abstenant de coït vaginal alors qu’ils se livrent à d’autres types d’ de jeux sexuels. Un jeune peut avoir des rapports sexuels dans un moment de « faiblesse » et peut avoir besoin d’aide pour développer des capacités à dire « non » de manière consistante à des activités sexuelles non souhaitées. D’autres jeunes se trouvent peut-être contraints à des activités sexuelles.

Bien que les messages d’abstinence aient une incidence plus marquée sur les jeunes qui n’ont pas encore de relations sexuelles, certains jeunes plus âgés semblent répondre au choix de l’abstinence renouvelée ou de la fidélité à un seul partenaire.

Serigne Samba Ndiaye : Phytothérapeute

Auteur: Serigne Samba Ndiaye
Publié le: Vendredi 24 Juin 2011

Commentaires (0)

Participer à la Discussion