Le retour du choléra au Sénégal a déjà fait un mort. Dans le sillage du Magal de Touba, les contaminations au vibrion cholérique se font jour. Dakar recense 15 cas diagnostiqués, alors que les localités de Mbour et de Bambey se révèlent des foyers de contamination.
Le choléra communément appelé « maladie des mains sales », est à nouveau en train, encore une fois de peupler de cauchemars les nuits des autorités de la santé publique au Sénégal. Alors qu’on avait annoncé à grands coups de publicité toutes les palettes de mesures préventives et de mobilisation sociale destinée à endiguer à la base tous les foyers de manifestation de cette maladie médiévale, voilà que les établissements publics de santé se retrouvent encore sous l’étreinte morbide de l’épidémie. « Quinze cas avérés d’atteinte par le vibrion cholérique ont été ainsi recensés à Dakar dont un décès au centre de santé Gaspard Camara de Grand Dakar », a révélé hier le Professeur Pape Salif Sow, chef du Service des maladies infectieuses au Centre hospitalo-universitaire de Fann. Tous ces cas confirmés d’infection par le virus du choléra ont été par ailleurs relevés chez des malades ayant effectué le Magal de Touba qui s’est déroulé au cours de la semaine passée. Une dizaine de patients ont été autorisés après traitement à regagner leurs domiciles alors que 04 d’entre eux restaient toujours sous observation dans les structures de santé, a tenu à révéler le Pr Pape Salif Sow. Le seul cas de décès survenu au centre de santé Gaspard Camara a été diagnostiqué après des analyses effectuées post-mortem, mais la situation semble rester globalement sous le contrôle des autorités sanitaires qui ont particulièrement insisté sur la nécessité urgente de prendre les mesures prophylactiques et préventives appropriées afin d’empêcher la dissémination de la « maladie des mains sales » à travers le pays, comme ce fut le cas l’année dernière en pareille époque. Etant entendu qu’après le Magal, les pèlerins regagnent avec empressement leurs régions d’origine, des foyers d’extension du vibrion cholérique ne sont pas exclus à travers le territoire national. Déjà, Bambey une ville située à quelque 123 km de la capitale, au cœur du Baol, et Mbour dans la région de Thiès sont touchés par le choléra
Touba, foyer par excellence du choléra
Plus de deux années après la manifestation mortelle du choléra au Sénégal en octobre 2004 et son cortège de malheureuses victimes, la « maladie des mains sales » vient encore une fois d’investir l’espace épidémiologique national et comme toujours, le Magal de Touba semble être l’élément déclenchant de l’épidémie. Comme ce fut le cas après les deux dernières éditions, les contaminations au vibrion cholérique ont accompagné les pèlerins de retour dans les régions d’origine. Toutes choses qui démontrent d’abord à quel point, dans une cité religieuse envahie par des millions d’individus, demeurent fragiles les mesures dites de prévention contre le choléra, « ce fléau de la pauvreté et de la promiscuité, de l’insalubrité et du manque d’hygiène et d’absence de l’eau potable ». C’est aussi dire à quel point les initiatives des pouvoirs publics, principalement les services de la santé, sont inefficientes pour endiguer définitivement depuis deux années déjà cette maladie très contagieuse qui tend à prospérer dans tout milieu où règnent l’insalubrité, la promiscuité, le manque d’hygiène et de propreté autant dans le cadre de vie que dans l’alimentation. « L’objectif zéro choléra » lancé à l’époque par Abdou Fall, le ministre de la Santé et de la prévention médicale, risque sans nul doute de prospérer encore.
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