Le continent risque une infection du ‘’ virus du matérialisme’’, selon Benoît 16

Dakar, 4 nov (APS) - L’Afrique, considérée comme le ‘’poumon spirituel de l’humanité d’aujourd’hui’’, risque une infection du double virus du ‘’matérialisme’’ et du ‘’fanatisme religieux’’, a averti le Pape Benoît 16 dans un message.

‘’Les gouvernants de ces états doivent assumer la pleine responsabilité de leurs résultats affligeants. Dans la plupart des cas, c’est la soif du pouvoir et des richesses qui prévaut aux dépens du peuple et de la Nation’’, a dit le Pape Benoît 16 lors de la deuxième assemblée spéciale pour l’Afrique du Synode des Evêques (4 au 25 octobre).

Le Synode réunit la quasi-totalité des évêques autour du Pape pour examiner des questions touchant la vie de l’Eglise et l’accomplissement de sa mission dans le monde. Les délégués des conférences épiscopales participent également à ces réunions.

‘’Quel que soit le niveau de responsabilité attribuable aux étrangers, on ne peut nier une honteuse et tragique complicité des leaders locaux. Des politiciens qui trahissent et mettent leurs nations aux enchères’’, a poursuivi le Pape dans un message rapporté par le Cardinal Mgr Théodore Adrien Sarr.

En conférence de presse mercredi à Dakar, le Cardinal Théodore Adrien Sarr a indiqué que ‘’le combat n’est pas encore perdue’’.

‘’Notre continent n’est pas perdue. Notre destinée est en nos mains. L’Afrique est en marche, et l’Eglise chemine avec elle, en lui procurant la lumière de l’Evangile’’, a-t-il indiqué.

‘’L’Afrique est riche, indique le Synode, mais beaucoup d’africains croupissent dans la pauvreté et la misère. Cette situation est moins souvent causée par les catastrophes d’ordre naturel’’.

Mais, constate cette assemblée, ‘’elles sont dues aux décisions et actions de personnes qui n’ont aucun souci du bien commun’’ en conseillant à l’Afrique de ne pas se ‘’laisser aller au désespoir’’.

Citant l’exemple de l’ancien président tanzanien, Julius Nyerere, le Cardinal Sarr a indiqué que ‘’l’Afrique a besoin de saints dans les hautes sphères politiques, de saints politiciens qui combattent la corruption, travaillent pour le bien du peuple et qui luttent contre les maux qui nous affligent’’.

Désormais, conseille le Synode, ‘’le continent doit faire face au défi de procurer à ses enfants un niveau de vie et des conditions convenables d’existence. Elle doit relever elle-même ce défi’’.

Le défunt Pape Jean-Paul II avait initié les assemblées spéciales du Synode des évêques, a rappelé l’archevêque de Dakar. La première assemblée pour l’Afrique s’est tenue en avril-mai 1984.