LE MAGISTRAT LAMINE COULIBALY INHUME HIER : Le Sénégal pleure un « trait d’union »

Le Haut magistrat, Lamine Coulibaly rappelé à Dieu le samedi 25 octobre dernier à Madrid en Espagne a été inhumé hier, mercredi 29 octobre au cimetière musulman de Yoff à Dakar. Une foule nombreuse qui a prié sur sa dépouille à la Zawiya El Hadji Malick Sy l’a accompagné depuis la morgue de l’hôpital Principal où s’est déroulée la levée du corps jusqu’au cimetière de Yoff où il repose désormais à jamais. La procession s’est rendu ensuite à Rufisque pour présenter ses condoléances à la famille éplorée.

La mort n’est-elle en fait qu’un simple écrin où scintillent de mille feux les qualités intrinsèques de celui ou celle qui s’en va ainsi ? À la question de mon aîné et ami Amadou Bira Guèye affecté tout autant que moi, sur ce qui existait après la mort, j’ai été incapable d’apporter réponse,- suis-je le seul ?

Toujours est-il que les témoignages concordants d’hier, émanant des représentants de toutes les couches de la société qui ont convergé depuis les chaumières, les châteaux, les Hlm et/ou les villas cossues de partout du Sénégal, mues par le même élan de compassion, de tristesse à la morgue de l’Hôpital Principal, répondent par l’affirmative.

Oui, Le juge Lamine Coulibaly était un homme bien. Tous l’ont dit. Chacun, dans cette foule nombreuse épousant l’arc-en-ciel de la nation, aussi bien au niveau des fonctions, rôles et postures qui s’y exercent ou s’y assument, des conditions sociales, en a témoigné. Tous les paliers de l’échelle sociale. Toutes les couches, toutes les classes, toutes les catégories de la société ont tenu à répondre présent et à l’accompagner à sa dernière demeure ; comme quoi le juge Lamine était plus un trait union que le terrible glaive qui déchire de Dame Justice qu’il a pourtant servie avec loyauté, affirment ses pairs, intelligence et compétence. Tous se sentaient concernés hier par sa disparition. Tous étaient consternés. Tous avaient perdu quelqu’un d’intime, de proche, d’affable, de généreux, de disponible.

On comprend dès lors pourquoi il leur était difficile de se retenir. De ne pas laisser déferler leur trop plein de tristesse. Des torrents de larmes ont été déversés à l’hôpital Principal dans cette cour de la morgue qui en a vu partir plus d’un. Demandez à Ndongo Fall, le compagnon de tous les jours, le juge de l’Ohada ! Des célèbres, des humbles et modestes personnes, toutes unies par la mort qui démocratise ainsi la condition humaine et le mort qui aidait à la jonction.

Lamine était un homme bien. C’est justice qu’un hommage appuyé lui soit rendu par les représentants de ce peuple qu’il installait au même pied d’égalité en ayant la même disponibilité, pour les uns comme pour les autres. Le Premier ministre Aguibou Soumaré, le ministre d’Etat, ministre de l’Environnement Djibo Leyti Ka, un de ses aînés à la faculté de Droit de l’Université devenue Cheikh Anta Diop ainsi qu’à l’Enam, le ministre d’Etat, Garde des sceaux, ministre de la justice, Madické Niang et le ministre d’Etat, ministre de l’Economie maritime, Souleymane Ndéné Ndiaye, le ministre de l’Information, Aziz Sow ont représenté le gouvernement. Tandis que la vice-présidente de l’Assemblée nationale, Aïda Mbodj, le député-maire de Rufisque, Ndiawar Touré étaient de la délégation du Parlement.

La Justice orpheline pleurait, elle, son défunt. Magistrats, avocats greffiers et autres auxiliaires de la justice, tous étaient en effet présents à la morgue et ont rallié le cimetière de Yoff avant de se rendre à la maison familiale à Rufisque pour présenter leurs condoléances attristées à Mame Penda, la confidente, à Ndèye Yacine Fall, la seconde épouse, aux enfant, parents et alliés. Déjà avant-hier nuit, mardi 28 octobre, ils étaient fourmillant à l’aéroport Léopold Sédar Senghor à accueillir la dépouille rapatriée d’Espagne.

Terrible moment.

Hier, officiers généraux, supérieurs, officiers, gendarmes, policiers, administrateurs civils, hauts fonctionnaires, autorités religieuses, simples citoyens ont pleuré Lamine Coulibaly. Le Président de la Cour d’Appel de Dakar, le haut magistrat Cheikh Tidiane Diakhaté, plus touché qu’il n’a voulu laisser apparaître, a salué le professionnalisme de celui qui nous quitte ainsi sans nous demander la permission, obéissant seulement à la volonté divine pour les croyants.

Selon le président de la Commission d’instruction de la Haute cour de justice, « le décret divin qui ne saurait souffrir d’inexécution a mis fin à l’espoir que Lamine suscitait pour la justice ». Il a exhorté les jeunes juges à suivre son exemple. Me Madické Niang, le ministre d’Etat, Garde des sceaux, ministre de la Justice qui l’avait appelé à ses côtés pour le seconder avant que la mort ne vienne le lui ravir, de louer les qualités, professionnelles et simplement humaines de l’Homme.

Pour Me Madické Niang, Lamine Coulibaly était un véritable trait d’union entre les hommes. Il n’avait pas tort de le dire car le Sénégal a pleuré son mort hier. A ses épouses, Mame Penda et Ndéye Yacine, ses enfants, à la famille judiciaire, aux nombreux amis, parents, alliés, Babacar Touré et le groupe Sud communication réitèrent leurs condoléances attristées.