Les opérateurs à la direction de l’Alphabétisation : Où sont passés les 2 milliards 40 millions de l’Agdi ?

Que le directeur de l’Alphabétisation veuille sécuriser les fonds destinés à ce secteur, il n’y a rien à dire. Mais qu’ils disent d’abord aux opérateurs en alphabétisation où sont passés les plus de 2 milliards mis à la disposition du Sénégal par African Gender and Development Index (Agdi) pour l’ouverture de classes d’alphabétisation.

Mais où sont bien passés les 2 milliards 40 millions de francs Cfa de African Gender and Development Index (Agdi) destinés à l’alphabétisation au Sénégal ? La question se pose. Hier, lors d’une conférence de presse organisée par la Coordination nationale des opérateurs en alphabétisation du Sénégal (Cnoas) pour répliquer au directeur de l’Alphabétisation et des Langues nationales, El Hadj Maïssa Diop qui pense qu’il faut ‘sécuriser les fonds’ destinés à l’Alphabétisation, le secrétaire général de la Coordination nationale des opérateurs en alphabétisation (Cnoas) M. Djibril Sané est monté au créneau pour approuver. ‘Tant mieux’, dira-t-il. Selon lui, les membres de la Cnoas ne sont nullement préoccupés par l’aspect pécuniaire de ce sous-secteur de l’Education. Au contraire, révèle-t-il, dans le cadre de l’appui budgétaire ciblé, ‘African Gender and Development Index (Agdi), partenaire stratégique de l’Etat du Sénégal en matière d’alphabétisation, a mis à la disposition du Sénégal un fonds de 2 milliards 40 millions de francs Cfa pour l’ouverture des classes d’alphabétisation’. Mais, selon notre interlocuteur, ‘jusqu’à présent, rien n’a été fait dans ce sens. Les gens ont dit qu’ils allaient acheter des véhicules pour le sous-secteur de l’Alphabétisation. Mais, jusqu’au moment où je vous parle, ces voitures ne sont pas encore disponibles’.

A en croire le secrétaire général de la Cnoas, dans le cadre de l’appui budgétaire, l’aide allait directement à l’Etat qui, en fonction de ses priorités, l’investissait dans tel ou tel autre domaine. En 2005, cette stratégie s’est avérée impertinente, et c’est ainsi qu’avec l’engagement des organisations de la société civile, on parle de plus en plus d’appui budgétaire ciblé.

Djibril Sané rappellera que c’est au lendemain des plans d’ajustement structurel, que le secteur de l’Education a été fortement perturbé. Ce qui a été à l’origine du taux d’analphabétisme fort élevé. Pour faire face, l’Etat du Sénégal a amorcé, à partir de 1993, une réflexion nationale avec les colloques nationaux de Kolda, Gorée et Saint-Louis sur cette question de l’alphabétisation. Le Sénégal venait d’avoir, pour la première fois, un plan d’action en matière d’Education et d’Alphabétisation. Pour trouver financement à ce plan d’action, l’Etat avait demandé aux organisations nationales de se constituer en réseau. C’est ainsi que le Papa I a bénéficié de 5 milliards, le Papa II de 9 milliards et le Papf de 6 milliards. Au total 20 milliards que l’Etat du Sénégal a obtenus dans le cadre du plan d’action dans la période 1995 - 2001. Et durant cette période, le taux d’alphabétisation a progressé.