La cérémonie de passation de service entre Yaya Diatta, directeur sortant des Travaux publics, et son successeur Papa Diop a finalement été repoussée hier après un long huis clos. Personne ne connaît les raisons. Mais certains agents n’ont pas manqué de revenir, dans les couloirs, sur le limogeage de M. Diatta qui, dit-on, «a payé pour sa rigueur dans le travail et son opposition à certaines facilités dans le traitement de certains dossiers et marchés poussant à la corruption et à des surfacturations».
Prévue hier, la passation de service entre Yaya Diatta, directeur des Travaux publics, et son successeur Papa Diop a finalement été reportée à lundi prochain. Cela après une séance à huis clos de plus de deux tours d’horloge entre les deux directeurs (sortant et rentrant) et les représentants du ministre de la Coopération internationale, de l’Aménagement du territoire, des Transports aériens et des Infrastructures dirigé par Karim Wade. Ce huis clos n’a pas manqué hier de susciter des bruits de couloirs et des frustrations dans le limogeage depuis le 5 août dernier de Yaya Diatta, nommé directeur des Travaux publics le 10 avril 2009. Les commentaires allaient bon train. Certains agents de la direction des Travaux publics venus prendre part à la cérémonie de passation de service soutiennent vivement que Yaya Diatta, ingénieur des Ponts et chaussées de son état, a été victime de sa rigueur dans le travail, mais aussi de son intransigeance dans le traitement de certains dossiers, barrant la route à certains corrupteurs. «Yaya Diatta a eu à renvoyer de son bureau un entrepreneur qui voulait lui filer une enveloppe pleine d’argent pour ainsi bénéficier de ses services», nous a confié dans l’anonymat un agent de la direction des Travaux publics. Et d’ajouter : «M. Diatta qui a été chef de division des politiques de gestion des routes et du suivi de la Direction des Travaux publics avant d’être nommé directeur des Travaux publics, a mis en place un système interdisant strictement à ses collaborateurs de s’aventurer à des tentatives de surfacturations ». Une chose qui ne semble pas plaire à certains hommes du pouvoir et à certains lobbies. Yaya Diatta, informe-t-on, «juste, après sa nomination, a eu à apporter beaucoup de changements à la direction des Travaux publics». Car, signale un agent, «il a réussi à faire de sorte que le personnel perçoive désormais, à chaque fin du mois, son salaire. Ce qui n’a pas été le cas avec son prédécesseur car nous restions deux à trois mois sans salaire ». Nos interlocuteurs ajoutent que M. Diatta a été victime de beaucoup d’injustice au moment où il était à la tête de la direction des Travaux publics. Mais son sang-froid lui permettait de mettre en avant l’esprit de dépassement. «Jusqu’à son limogeage, Yaya Diatta n’a jamais pu exercer ses fonctions dans le bureau du directeur des Travaux publics qui lui revenait de droit. Ce bureau est occupé par le secrétaire général du ministère de tutelle. M. Diatta s’est contenté du petit bureau qu’il occupait avant sa nomination», révèle un agent
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