Le temps de la célébration du Magal de Touba rimant avec la forte affluence, plus d'un milliard de F Cfa a été consacré aux dépenses pour nourrir tous les convives. Rien que le Comité d’organisation, selon nos sources, a mis près de 800 millions dans le festin.
Le Magal de Touba, outre les réjouissances spirituelles – moments d’extase sur le plan mystique avec les lectures de Coran et de «Xasaïds», mais aussi de «zikr» -, c’est aussi un festin pantagruèliquement gargantuesque. Nourrir plus de trois millions de pèlerins nécessite des moyens colossaux. Aucun chiffre officiel n’a encore été donné sur la manne financière qui a servi à régaler toutes les personnes pendant le Magal. «On ne peut pas dire combien on a mis sur le plan de l’alimentation, c’est impossible à chiffrer car chacun apporte ce qu’il a et tout n’est pas comptabilisé», indique un membre du Comité d’organisation qui a souhaité garder l’anonymat. Mais il consent à dire que près de 800 millions ont été mis par le Comité d’organisation rien que pour l’alimentation. Il brosse à gros traits les interventions du comité dans cette diffa démesurée. «Des centaines de bœufs ont été immolés et près d’un demi-milliard a été investi directement dans les cuisines. Et cela n’a rien à voir avec les desserts qui ont coûté environ cent millions alors que cent autres millions sont allés en frais divers».
Que deviennent les reliefs du festin ?
Et cela n’a rien à voir, par exemple, avec les fruits payés pour 300 millions de F Cfa par un fidèle, les plus des 600 bœufs et chameaux, plus de 6 tonnes de couscous et 1350 «mbana» (chaudrons) que Cheikh Béthio Thioune a mis sur la table à manger. Le compte n’est pas exhaustif, car dans chaque famille religieuse de Touba, ce sont des dizaines de millions qui sont investis pour régaler les pèlerins et les invités.
Le Magal passé, qui débarrasse la table ? Ou plutôt que deviennent les reliefs de ce grand festin ? Un des serveurs de la Résidence Khadimou Rassoul que nous avons interpellé sur ce sujet avance que pendant et après ledit Magal «une partie des mets est servie aux hôtes et aux gens rencontrés dans la rue, comme les mendiants, fidèles et autres commerçants». Et les restes – il précise d’ailleurs qu’ils sont souvent constitués de carcasses de moutons entiers et de poulets cuits non-servis – sont distribués aux résidents des villages environnants de Touba pour qui le Magal est une aubaine pour manger sans bourse délier et occasion de faire des provisions pour de nombreux jours à venir. Une partie des éléments qui ne sont plus mangeables est réservée aux animaux, avec notamment le riz et couscous lavés pour servir à l’alimentation du bétail».
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