Marché de l'unité 3 des Parcelles Assainies : Le maire et les commerçants à couteaux tirés

Pour un projet d’érection d’un Centre commercial à la place du marché de l’Unité 3 des Parcelles-Assainies, la mairie et les commerçants n’émettent pas sur la même longueur d’onde. Au moment où la mairie dit attendre le consentement, des commerçants, eux, dénoncent le projet qui, à leurs yeux, signera le début de chômage pour nombre d’entre eux.

La volonté du maire de la commune d’arrondissement de Golf-Sud de procéder à un troisième lotissement du marché de l’Unité 3 des Parcelles Assainies se heurte au refus du Collectif des commerçants dudit marché. En conférence de presse, hier, les membres dudit Collectif ont expliqué que ‘la décision du maire n’a pas sa raison d’être. Surtout que le marché a déjà été lotissé du temps du président Senghor’. ‘Un lotissement que le gouvernement d’Abdou Diouf avait terminé’, précise-t-il. Aujourd’hui que le marché est fonctionnel, les occupants refusent tout autre modification. Cela, d’autant que, rappellent-ils, ‘l’Etat, c’est la continuité’. Un principe qui fait que les membres du Collectif des commerçants du marché de l’Unité 3 s’interrogent sur les réelles motivations du maire de leur localité.

Aux yeux des commerçants, ce projet, s’il se réalise, signifiera le déguerpissement de bon nombre d’entre eux ‘puisque n’ayant pas d’argent pour respecter les conditions à partir desquelles la mairie va (leur) céder les cantines’. Des commerçants qui accusent la mairie de ne pas s’acquitter correctement de ses responsabilités malgré sa promptitude à collecter les taxes. Ces responsabilités consistent, entre autres, à veiller à la sécurité du marché, à l’évacuation des ordures, etc. Dans un accès de colère, ils ont expliqué que ‘l’intérieur tout comme l’extérieur du marché sont pollués par des tas d’ordures, des eaux de ruissellement ‘. Toutes choses qui font du marché ‘un vecteur de maladies comme le choléra et d’autres formes d’infections dangereuses pour les populations’.

Du côté de la mairie, l’on s’étonne de l’attitude des membres du Collectif des commerçants. Cela, d’autant que ‘depuis que le projet est né, nous travaillons avec eux’, renseigne le secrétaire général de la mairie que nous avons joint par téléphone. Djiby Sadio ajoute qu’’ensemble, nous avons tenu deux à trois réunions et nous étions à la phase de recensement des propriétaires des cantines’. Ce qui allait se faire de concert avec les responsables du marché. ‘Aucune décision définitive n’a été prise et rien ne sera fait sans le consentement des concernés avec lesquels nous étions en train de chercher, ensemble, les voies et moyens les plus appropriés’, ajoute le secrétaire général de la mairie.

N’empêche, Djiby Sadio n’a pas manqué de déclarer l’urgence de donner une nouvelle image au marché U. 3. Un marché ‘très sale et dont la construction est faite de manière anarchique’. Et puis, ‘certaines cantines sont occupées par des teinturières au moment où d’autres sont transformées en lieux d’habitation’.