Saly (Mbour), 12 jan (APS) - Bernard Mullier, un ressortissant français se présentant comme un ’’Sénégaulois’’, a évoqué mardi à Saly (Mbour), ‘’la peine’’ qu’il ressent de voir de jeunes sénégalais prendre des pirogues pour se rendre en Europe à la recherche d’une vie meilleure.
‘’Vous prenez des risques, parce que la France, comme n’importe quel autre pays européen, n’est plus l’Eldorado. Et ça a été démontré par des preuves’’, a déclaré M. Mullier qui ne rate aucune occasion de clamer sa ‘’sénégalité’’.
M. Mullier s’adressait aux jeunes, en marge d’une fête qu’il avait organisée à Saly( Mbour) à l’intention des concurrents du rallye ‘’Africa Race’’, arrivés dimanche à Dakar.
’’Déjà le voyage est très risqué et même périlleux mais quand vous arrivez en Europe, vous vous rendrez compte que ce n’est plus l’Eldorado. Non seulement la France n’est plus ce qu’elle a été mais même le prix du voyage est cher, sans compter qu’il est difficile de trouver du travail’’, a-t-il dit.
’’Nous en France, a-t-il ajouté, nous avons énormément de chômeurs et on n’a pas toujours du travail pour tout le monde. Et puis nous ne voudrions pas vous faire passer pour des ouvriers ou vous sous-payer’’.
‘’Méfiez-vous donc des passeurs qui vous font miroiter que la France est l’Eldorado !’’, a-t-il lancé à l’assistance.
’’On peut toujours dire que la France est belle, qu’elle est un très beau pays, mais que les jeunes candidats à l’émigration ne doivent pas oublier qu’en France, en hiver, il fait très froid’’, a-t-il avancé.
Pire, selon lui, ces jeunes peuvent se retrouver à 12, 15 et même 20 dans une chambre de 20 m2. ‘’Et ce n’est pas ce que vous recherchez’’, a-t-il souligné.
’’Je suis Français et ça fait 40 ans maintenant que je viens régulièrement au Sénégal. La France n’est plus un pays accueillant comme elle l’a été’’, a martelé Bernard Mullier.
’’La loi Besson sur l’immigration et la question sur l’identité nationale sont éloquentes pour dire aux jeunes africains de se renseigner avant même d’aller dans n’importe quel pays en Europe. Attention quand vous allez ailleurs !’’, a-t-il insisté.
De plus, selon lui, avant d’aller en Europe, les jeunes doivent s’armer de qualification professionnelle.
’’J’ai un ami sénégalais que je connais très bien, qui est originaire de l’autre côté de la Casamance. Arrivé en France avec ses diplômes, il avait du travail mais quand on a un salaire de mille euros, l’équivalent de 650 000 francs CFA, et qu’on paie ses impôts, le loyer, la nourriture et toutes les autres charges, je vous le dis honnêtement, il ne vous reste plus que 150 euros’’, a fait observer M. Mullier.
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