Le Sénégal a été officiellement réélu au Conseil des droits de l’homme après avoir accepté trente des quarante recommandations qui ont été proposées lors de la présentation du 6 février dernier. Le Sénégal a été même applaudi. Sur la question de l’homosexualité, le ministre de la Justice Me Madické Niang a soutenu devant le conseil, que l'homosexualité n’est pas un délit au Sénégal. Ce sont plutôt les actes contre-nature qui sont incriminés par le code pénal.
Le Conseil des droits de l'homme des Nations unies a adopté hier matin à Genève les documents finaux résultant de l'examen périodique universel sur le cas du Sénégal. Une adoption synonyme de la réélection du Sénégal au Conseil des droits de l'homme. Le 6 février dernier, le Sénégal avait présenté son rapport sur l'état des droits de l'homme devant le même conseil. Une quarantaine de recommandations lui a été proposée pour apporter des compléments d'informations.
Selon le site officiel des nations unies que nous avons consulté hier (http:/www.unhchr.org),
le ministre de la Justice du Sénégal, M. Madické Niang, a indiqué que son pays avait accepté trente recommandations sur les quarante proposées. En réaction aux recommandations sur la dépénalisation de l'homosexualité, Me Niang a précisé que «l'homosexualité n'est aucunement un délit au Sénégal, même si l'hostilité de la société sénégalaise envers l'homosexualité est une réalité. Personne n'est aujourd'hui détenu sur le fondement de l'article évoqué. La Cour d'appel de Dakar a ordonné la mise en liberté de personnes arrêtées, il y a quelques mois. Aucune personne n'est aujourd'hui détenue pour homosexualité.» Toutefois, Me Niang, précise dans la même présentation qu'«un article du Code pénal incrimine les actes impudiques ou contrenature.»
Après la présentation du Sénégal, plusieurs représentants de pays et d'associations ou d'Ong ont pris la parole pour soit féliciter ou critiquer le Sénégal. Il s'agit notamment des Émirats arabes unis, du Qatar, de l’Algérie, du Pakistan, de Bahreïn, de l'Égypte, de l'Arabie saoudite, du Maroc qui ont félicité le Sénégal. Cependant, le représentant des Etats-Unis, M. Mark Classayre, a relevé la préoccupation exprimée par plusieurs délégations au sujet du harcèlement et la discrimination fondés sur l'orientation sexuelle. «Les Etats-Unis sont d'accord avec la recommandation appelant le Sénégal à libérer toute personne détenue en raison de son orientation sexuelle. »
Quant à M. Rowland Jide Macaulay de l'Association lesbienne et gay internationale - Europe, il affirme que «de nombreux homosexuels tremblent pour leur vie au Sénégal.» Il a même condamné «les déclarations publiques qui fustigent cette orientation sexuelle» et a constaté «une augmentation de l'homophobie dans ce pays.» Tout en notant que les magistrats sénégalais «doivent aussi être formés à respecter les minorités sexuelles.»
Le représentant de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l'homme (Raddho) Ibrahima Guissé a rebondi sur la question en relevant «l'importance de l'indépendance des magistrats, et a déploré à cet égard le traitement politique réservé à certains dossiers judiciaires.» Tout en demandant aux autorités sénégalaises «de prendre par conséquent en considération les recommandations concernant le fonctionnement de la magistrature . » Le représentant des Etats-unis a par ailleurs interpellé le Sénégal sur la liberté de la presse. Tout comme il a vivement demandé au Sénégal de «répondre au mandat de l'Union africaine visant à traduire en justice l'ancien dictateur tchadien Hissène Habré. »
Faydy DRAMÉ
Source: walf Gran Place
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