Me Mame Adama Guèye aux jeunes magistrats : ‘’ Ne recherchez pas la richesse, cherchez l’épanouissement surtout spirituel’’

Le bâtonnier de l’Ordre des avocats du Sénégal a invité, jeudi à Dakar, les juges suppléants sortis du Centre de formation judiciaire (CFJ) à chercher ‘’l’épanouissement spirituel’’ dans leur profession plutôt que ‘’la richesse’’. ‘’Ne recherchez pas la richesse dans la profession, cherchez l’épanouissement surtout spirituel’’, a déclaré Me Mame Adama Guèye, lors de l’audience solennelle de prestation de serment de 36 juges suppléants de la promotion 2009 du Centre de formation judiciaire (CFJ). ‘’Dans votre carrière, vous aurez l’imperium qui vous confère l’autorité’’, leur a conseillé le bâtonnier qui a demandé aux parents des récipiendaires de prier Dieu de les garder de la tentation.

‘’Nous devez les accompagner, ne leur demander pas l’impossible’’, a rappelé Me Guèye qui a souligné en outre que tous les acteurs de la justice devaient travailler pour en faire ‘’un bastion imprenable’’. ‘’Le serment a un sens, le serment a un contenu juridique’’ a-t-il relevé poursuivant qu’il est attendu d’eux ‘’l’obligation de compétence et l’obligation d’impartialité’’ De son côté, le premier président de la Cour d’appel de Dakar, Cheikh Tidiane Diakhaté, a invité les jeunes magistrats à s’interroger sur la raison d’être de leur profession dans une société en perpétuelle mutation. ‘’Oubliez le côté festif, réfléchissez sur le statut du magistrat’’, leur a-t-il lancé, estimant que leur fonction n’est pas une sinécure mais un sacerdoce. M. Diakhaté a également conseillé aux juges suppléants de ne jamais bafouer la dignité humaine.

 ‘’Le juge n’est digne que s’il reconnaît au justiciable sa dignité’’, a-t-il relevé. ‘’Cette obligation ne confère aucune incongruité’’, a dit le haut magistrat. Il a ajouté : ‘’Vous devez être ponctuel aux audiences, vous n’aurez plus un emploi du temps pré-établi’’. ‘’Ne perdez jamais de vue que le seul chemin qui doit mener au juge s’appelle la procédure.’’