Alors que certains segments comme les hommes de droit, les politiques ou les syndicalistes voient dans la libération des quatre journalistes incarcérés la preuve de l’inexistence d’une séparation des pouvoirs au Sénégal, Me Ousmane Ngom, ministre de l’Intérieur, pense que les journalistes doivent remercier le président de la République. En marge de la signature d’un protocole entre les gouvernements espagnol et sénégalais, Me Ngom s’est prononcé sur la libération de Moussa Guèye, Pape Moussa Doucar, Pape Amadou Gaye et El Malick Seck, tous journalistes en détention ces derniers jours.
« À chaque jour suffit sa peine et (que) les journalistes devraient d’abord savourer la liberté retrouvée et saluer cette initiative heureuse du président de la République », a dit Ousmane Ngom, qui estime que Me Wade, en tant que clé de voûte des Institutions, a la prérogative de prendre des initiatives pour restaurer la liberté de telle ou telle personne. C’est pourquoi le ministre pense que « quelles que soient les décisions prises, il se trouvera toujours des gens pour les critiquer ». Soulignant que « le président de la République est le garant des libertés même lorsque l’exercice de ces libertés lui porte tort », Me Ngom n’en a pas moins précisé qu’en tant que ministre de l’Intérieur, il est « responsable du respect de l’ordre public » et qu’il a toujours pris ses responsabilités lorsque l’ordre public est troublé et menacé. Ce qui le pousse à dire qu’« il ne faut pas considérer que parce qu’on a une liberté il faut en abuser à tel point qu’on fasse tort ». Le ministre ne parle même pas des institutions ou de l’institution que constitue le président de la République, mais du tort fait à un autre citoyen.
Estimant que « les journalistes ne sont pas au-dessus des lois », le ministre milite pour l’exercice des libertés « dans le cadre d’une concertation et d’un dialogue permanent entre le pouvoir et la presse, mais aussi entre tous les segments de la Nation ». Le ministre, qui admet qu’il y a nécessité de dialogue, a déclaré qu’il avait déjà invité les éditeurs de presse et le Conseil pour le respect de l’éthique et de la déontologie (Cred) à un échange sur la nécessité d’aller vers un climat d’apaisement, avant même la libération des journalistes. Il affirme aussi que « le ministère de l’Intérieur est plus un partenaire de la presse qu’un adversaire ».
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