MEDIA - Diatou Cissé à la tête du Synpics : La moralisation de la profession comme priorité

Le septième Congrès du Syndicat des professionnels de l'information et de la communication du Sénégal (Synpics) a porté à sa tête la journaliste Khadi Cissé dite Diatou en remplacement de Alpha Sall secrétaire général sortant.

C'est presque sans surprise et sous un tonnerre d'applaudissements, que la journaliste Khadi Cissé plus connue sous le nom de Diatou Cissé Coulibaly a été élue, hier, Secrétaire général national du Synpics. Déjà son principal «adversaire», Moussa Paye, journaliste et fonctionnaire au ministère de l'Information, avait concédé son désistement sans un brin d'humour : «Je me suis retiré quand on m'a dit qu'il n'y avait pas d'élection.» En fait, ce septième congrès du Syndicat des professionnels de l'information et de la communication du Sénégal (Synpics), qui s'est tenu du 14 au 15 juillet dans les locaux de l'Ecole nationale de développement social et sanitaire (Endss), se voulait consensuel. Le nom de Khadi Cissé a très vite fait l'unanimité d'autant que le Secrétaire général sortant, Alpha Sall avait déclaré qu'il n'était pas candidat à sa succession.

La nouvelle patronne du syndicat des journalistes et techniciens de la communication affiche d'emblée ses priorités. «Les priorités vont être définies d'un commun accord avec le reste des membres du bureau exécutif national, mais il est évident qu'il faudra procéder à une moralisation de notre métier qui a beaucoup perdu de sa crédibilité», déclare-t-elle. Pour la journaliste à la télévision nationale, il faudra aussi préserver et renforcer les acquis en matière de liberté de presse. Sur la question de la renégociation de la Convention collective des journalistes, notamment en ce qui concerne son aspect rémunération, Khadi Cissé se veut réaliste : «Rediscuter la Convention ne se fait pas en un jour, nos aînés ont presque mis cinq années avant de la rédiger. Il est plus stratégique de veiller à l'application de la Convention qui existe déjà tout en menant la réflexion pour une nouvelle.» Celle qui avoue avoir été retissante au début à présider aux destinées de ce syndicat, estime que la carte nationale de presse doit être revalorisée et rendue plus attractive.

Lors des travaux de ce septième Congrès, toujours en ce qui concerne cette fameuse Convention collective des journalistes, il a été proposé que la nouvelle qui devra être négociée prenne exemple sur la Convention-maison de la Rts, qui est à 300 000 francs Cfa comme salaire de base.

La Commission chargée de faire des recommandations s'en est violemment prise au Conseil pour le respect de l'éthique et de la déontologie (Cred), estimant que cet organisme créé par le Synpics devrait procéder à des renouvellements. Et selon Alpha Sall, les textes prévoient une reprise en main de la structure en cas de manquements ou de non-fonctionnalité.

Et pour remercier Alpha Sall pour services rendus, le congrès l'a nommé au poste de président de la Commission administrative qui, avec le Bureau exécutif national, constitue les «institutions» du Synpics. Sur les 18 postes qu'il y avait à pourvoir,15 ont fait l'objet de consensus et seulement deux, à savoir l'organisation et les relations extérieures, ont nécessité un vote. C'est ainsi que le poste de secrétaire général adjoint est revenu à Ibrahima Khalilou Ndiaye du quotidien le Soleil, les finances à Djibril Gaye, chef du service technique du Cesti et les relations extérieures à Ndiaya Diop de Sud Fm qui était en concurrence avec Ndèye Rokhya Mbodj inscrite sur la liste des indépendants.

Ironie du sort, le poste relatif à la question de l'éthique et de la déontologie n'a pas trouvé preneur.