Malgré les mesures de sécurité, et l'implication des religieux, la ruée des clandestins vers l'Espagne reprend de plus belle à Rufisque, avec maintenant de nouveaux candidats qui font chanter les passeurs. La communauté léboue s'interroge toujours sur les causes de ce phénomène.
L'implication des Imams, à travers leurs prêches, et les arrestations de la police n'ont en rien découragé les candidats à l'émigration clandestine à Rufisque. Ces nombreux jeunes continuent de braver les risques de la mer vers les côtes de l'archipel des Canaries. D'après des informations bien recoupées, les embarcations se poursuivent. Pas plus tard que le mercredi dernier, une pirogue appartenant à un jeune homme d'affaires a quitté le quai de pêche de Rufisque. Selon notre interlocuteur, très proche du milieu de la pêche de la vieille cité, les personnes qui ont embarqué dans cette pirogue sont pour la plupart des pêcheurs. Ce dernier, très informé du réseau de ces embarcations, nous informe même d'un nouveau phénomène sur cette émigration clandestine. Il s'agit, d'après lui, de jeunes qui n'ont pas les moyens de se payer un voyage, mais qui font chanter les passeurs. Ces nouveaux candidats, d'après plusieurs témoignages reçus au quai de pêche de Rufisque, s'informent sur une embarcation s'apprêtant à partir, avant de proposer au passeur de les amener gratuitement ; sinon, le dénoncer à la police.
Plusieurs passeurs ont cédé au chantage de ces jeunes, d'après cette source proche du milieu de la pêche. Beaucoup de ces jeunes sont partis de cette manière, et le phénomène continue avec d'autres jeunes en prospection d'une éventuelle embarcation. « Je ne veux pas prendre de risque d'être jeté à la mer, si je fais chanter ces passeurs », nous confie un jeune porteur, dans ce quai de pêche qui confirme le nouveau phénomène, avec trois de ses amis partis dans ces conditions. Avec ce phénomène qui est très présent chez les jeunes pêcheurs lébous, en réalité, nous confient certains anciens de cette ethnie qui fréquentent le quai de pêche, les peuples migrants comme les lébous ont été toujours les derniers de la classe. Ils n'ont jamais connu cette ruée vers l'extérieur, nous lancent certains parmi ces anciens pêcheurs. L'émigration clandestine est une nouvelle donne dans notre communauté, plus sédentaire qu'émigrante, poursuivent-ils. Il faudrait qu'il y ait une enquête sérieuse pour savoir réellement, ce qui est à la base de ce phénomène qui continue de faire partir nos fils, concluent-ils. Il faut rappeler que depuis le début de ce phénomène, des centaines de jeunes sont partis de Rufisque dans des embarcations qui quittent le quai de pêche de Rufisque ou les plages des différentes localités du département, proches de la mer.
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