Avec le nouvel article de loi du code de la famille modifié, adopter un enfant va devenir plus aisé. Mais avec quels risques. Si cet article qui est déjà passé à la Commission des lois est adopté en plénière, les petits sénégalais vont en pâtir, parce que leur bradage ne deviendra qu'une simple formalité.
Le ministre de la Justice Cheikh Tidiane Sy a fait passer, hier, devant la Commission des lois, la modification de l'Article 226 du Code de la famille relatif à l'adoption des enfants. Cette loi stipulait que le requérant ne devait avoir ni enfant ni descendant légitime pour avoir le droit d'adopter un enfant. Au cas contraire, celui-ci ne pouvait bénéficier de certaines facilités que sur dispense du président de la République. Et c'est cette disposition que M. Sy a tenu à modifier, en estimant que ladite dispense ne devait plus être l'apanage du chef de l'Etat, mais qu'elle pouvait désormais être accordée par le ministre de la Justice. Ainsi , la procédure va devenir plus facile. Mais dans ce cas, le risque est que le Sénégal s'achemine tout droit vers la recrudescence sans précédent de trafic international d'enfants. La Commission des lois a laissé passer cet article modifié, avec des réserves de certains députés comme Abdou Latif Guèye, certes, mais s'il est adopté en plénière, bonjour le bradage des petits sénégalais. Le risque est encore plus grand quand on sait qu'il a toujours été difficile de procéder à des vérifications en amont, notamment quand le requérant est étranger (Français, par exemple). Ainsi, même les garde-fous du président de la République n'ont pu constituer d'assurance «tous risques». Alors, si le «parapluie» n'est détenu que par le ministre de la Justice , ce sera la porte ouverte à toutes sortes de dérives. D'emblée, on est en droit de se poser moult questions. Pourquoi le ministre de la Justice tient-il à modifier cet article de loi? A quelles fins? Quelle est, face à tous ces risques, la réaction des organisations de défense des droits de l'Homme, des droits de la femme et de protection des enfants? Le texte est passé devant la Commission des lois, mais sera-t-il adopté en séance plénière par l'Assemblée nationale?
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