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PROJET ÉDUCATION DANS LES BANLIEUES DE DAKAR : 320 nouvelles classes réceptionnées et 100 réhabilitées

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PROJET ÉDUCATION DANS LES BANLIEUES DE DAKAR : 320 nouvelles classes réceptionnées et 100 réhabilitées

Près de deux ans après sa mise en exécution, le projet éducation dans les banlieues de Dakar (PEBD) a fait l’objet d’une revue interne du 28 au 30 septembre 2006. L’objectif étant de rendre encore plus efficace et efficient un projet qui a déjà enregistré des avancées significatives.

Renforcer la compréhension commune du projet, faire le point de l’état d’avancement (acquis et défis à relever), identifier les mesures à mettre en œuvre, renforcer la collaboration entre les différents acteurs. C’est la mission que s’est fixée cette revue interne qui a regroupé tous les acteurs : le coordonnateur, le niveau central (ministère), niveau déconcentré IA, IDEN et collectivités locales (CL) de la zone du projet, les bailleurs ( agence française de développement :AFD et l’Ong Aide et Action) et le maître d’ouvrage (Agetip). En d’autres termes, il s’agit de revisiter les forces, faiblesses et les perspectives d’un projet installé dans une zone caractérisée par une capacité limitée, une pression démographique très forte, la rareté de la réserve foncière et une demande en éducation très élevée. Toutes choses qui entravent la qualité de l’éducation. Un tel arrêt s’impose afin de renforcer « l’efficacité et l’efficience déjà reconnues du projet », ont affirmé Djibril Ndiaye Diouf, coordonnateur du projet et Hamidou Soukouna, directeur des opérations de l’Ong Aide et Action.

Lettre de mission claire

Car si le PEBD est un « projet modèle qui devrait influencer tout le système parce que donnant le plus de satisfaction », comme l’a soutenu Mbaye Ndoumbé Guèye, directeur de la planification et de la réforme de l’éducation (Dpre), il existe, cependant, des « difficultés de fonctionnement dans certains de ses secteurs », a déclaré Joseph Pierre Ndiaye, directeur de Cabinet du ministre de l’Éducation.

Créé afin de « réduire les inégalités par le relèvement du Tbs de 10 points et donc d’instaurer la qualité dans sa zone d’intervention », le PEBD a en charge la construction de 320 salles de classe en hauteur, soit « près de 18 000 places supplémentaires, avec des équipements annexes (toilettes, mur de clôture, bloc administratif, etc) », a affirmé Djibril Ndiaye Diouf. En outre, il doit réhabiliter 100 autres, appuyer les collectivités locales (CL) en termes de ressources pour assurer la maintenance en raison de 50 % pour les CL et autant pour le projet, former, à terme, 4800 enseignants et tous les directeurs de 503 écoles publiques et privées, financer 400 projets d’école tant dans le public que dans le privé.

Des acquis de taille

Le projet d’un coût global de 8 milliards de F Cfa financé à 80 % par l’AFD, est ainsi réparti : « 52 % pour l’accès, 40 % pour la qualité et 8 % pour le suivi », a indiqué le coordonnateur révélant que l’expression des besoins dans la zone du PEBD est de « 610 classes ». Le projet ne résout donc pas « globalement les problèmes », a-t-il fait remarquer.

Malgré tout, le projet éducation pour les banlieues de Dakar est « efficace », ont reconnu les acteurs, eu égard aux meilleurs résultats jusque-là obtenus, tant en matière de construction (accès), de la qualité et de la gestion. La satisfaction est de tous les côtés. Selon Ababacar Diouf, coordonnateur de l’unité Éducation et Santé à l’Agetip, en matière de construction, « les 320 salles de classe prévues pour 2 ans (2006 et 2007) sont totalement en chantier sur 52 sites, avec un taux d’exécution variant de 58 à 95 %, soit un gain d’une année. Sur les 100 à réhabiliter, 78 ont été entièrement rénovées et les 22 le sont à 78 % ». Elles seront réceptionnées à la fin octobre. Concernant les équipements, « la fabrication est terminée et la livraison est en cours », a dit M. Diouf. Entre autres acquis, on peut relever la stabilisation des progressions harmonisées en français et en maths du niveau CE2 avec « un gain de 1.54 en français et 2.95 en maths », 92 projets d’école financés à hauteur de 70 %, 158 en préparation dont 50 % du privé, 365 directeurs et 1330 enseignants formés aux évaluations standardisées, le suivi devenu rapproché et des ouvrages annexes réalisés. Au Cfee (Certificat de fin d’études moyennes), pour un objectif de « 3 points/an », les résultats ont connu, cette année, « un bond de plus de 22 points, soit un taux de réussite de plus de 70 % ». Dans l’ensemble, le projet est exécuté à hauteur de « 42,2 % avec cependant des extrêmes dans certains sous-secteurs ». Des « résultats très positifs », selon le Dpre, et qui font du PEBD « un plus venu à son heure pour régler de nombreux problèmes liés au déficit en salles de classe, à la maintenance et renforce le leadership des CL pour supporter l’éducation par le renforcement des acteurs à la base », a affirmé Gorgui Ciss, président de la communauté rurale de Yenne, affirmant qu’en 2005, « 7 écoles sa localité » et en 2006 « 5 ont été réhabilitées à 100 % ». En somme, le PEBD est un « modèle émergent d’efficacité pédagogique et de partenariat », a ajouté l’inspecteur Cheikhou Touré.

Cependant, les résultats du PEBD ne doivent pas cacher les difficultés. En fait, des « retards ont été notés » dans la construction du fait des litiges fonciers, de la pénurie de ciment, de la topologie (sol à stabiliser à certains endroits). Pire, a regretté l’Iden de Pikine Momar Sèye, « le projet ignore l’élève et l’enseignant et s’occupe du niveau supérieur avec une formation par cascades ». Les inspecteurs ont aussi insisté sur l’insuffisance du personnel d’encadrement. De l’avis de l’IA, Cheikh Ndiaye et de l’Iden Momar Sèye, le PEBD a créé « une surcharge de travail », relevant aussi « un manque de motivation qui entraîne des réticences de la part des enseignants ». Une surcharge rejetée par les consultants Moussa Fall et Abdoul Karim Lô, soulignant qu’il y a plutôt un problème de « management », c’est-à-dire une « bonne organisation dans le travail », même s’ils ont reconnu la faiblesse du personnel d’encadrement. Et M. Lô de noter que « le management est l’art de faire travailler les autres. Il faut donc déléguer des pouvoirs et responsabiliser les inspecteurs adjoints ». Le plus grand problème noté dans le projet réside dans le déficit de concertation et de communication entre les IDEN et les CL notamment dans l’expression des besoins. « Tout se déroule entre l’Iden et l’école. La CL n’est sollicitée que pour donner sa participation. Tel est aussi le cas lors de la mise en place des PE, du bureau des APE. Or les CL participent à hauteur de 10 à 15 % pour les projets d’école, 5 % pour les projets d’établissement et pour le reste », a déploré Gorgui Ciss de Yenne. Un fait nié par certains inspecteurs évoquant la difficulté à mobiliser les CL « souvent confrontées à un manque de temps ». Du côté de Guédiawaye, l’Iden Souleymane Mbaye est formel, « la localité ne vit pas ce problème », précisant que les comités de gestion relèvent des directeurs et de l’APE et que les directeurs sont tenus d’informer les maires et les Pcr, « d’autant que ces organes doivent faire l’objet d’un arrêté signé par ces derniers ». Et Seydou Faye, Iden de Rufisque I de déplorer « l’empressement » des acteurs. « Il n’y a pas lieu d’être alarmiste, d’autant que la qualité se construit progressivement », fait-il remarquer. Se situant à équidistance de ces deux positions tranchées, Hamidou Soukouna d’Aide et Action a noté que ces difficultés sont inhérentes à la politique de décentralisation. « Des compétences sont transférées sans que l’on décentralise les moyens et le personnel adéquats », a-t-il soutenu, proposant la création « d’espaces de concertation ». Bref, malgré les avancées, il reste des difficultés à résoudre comme « la mobilisation des personnels, toutes catégories confondues (inspecteurs, enseignants, CL), l’amélioration de l’environnement scolaire, le fonctionnement des PE », a conclu Mouhamadou Aly Sall, directeur de l’enseignement élémentaire.

Recommandations

Le diagnostic a permis de dégager des pistes afin d’assurer « plus d’efficacité » au projet. Entre autres, le renforcement des dispositifs d’animation et des corps d’encadrement, la sensibilisation sur les enjeux de l’école, redynamiser les circonscriptions pédagogiques, mettre en place des stratégies fluides de communication entre les différents niveaux, promouvoir la culture de l’entretien et du maintien, mettre l’accent sur la qualité de l’exécution (à améliorer) et le suivi-évaluation, opter pour une formation directe et non par cascades. En matière de management et de l’organisation du travail, élaborer un tableau de distribution des rôles. Enfin pour la motivation des acteurs, « aligner les taux à ceux du Pdef ». Une dernière recommandation qui nécessite cependant des « réaménagements budgétaires », a précisé le coordonnateur Djibril Ndiaye Diouf.



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