XIBAR.NET (Dakar, 25 Mai 2010) - Le président Wade a décidé de prolonger l’âge de la retraite des magistrats de trois ans. De 65 ans, elle passe à 68. Une manœuvre qui ne dit pas son nom.
Dans les grandes démocraties, deux à trois ans avant la retraite, les magistrats sont écartés des grands dossiers. Une mesure pour leur éviter toute tentation de céder à la corruption. Mais, le président Wade qui connaît ce principe, non écrit, rame lui à contre-courant de cette précaution régalienne. C’est aux magistrats en fin de carrière qu’il a confiés les rôles clés. Il a décidé d’augmenter l’âge de la retraite de ce corps, pour que leurs vieux pairs sur lesquels il s’appuie l’aide à conserver le pouvoir, même au prix d’un hold-up électoral, comme dans les républiques bananières. Il compte être candidat à sa propre succession, pour un troisième mandat, à 86 ans, dans dix-huit mois. Ainsi, a-t-il décidé de prolonger l’âge de la retraite des magistrats. Ce qui lui permettra de se faire soutenir par ceux qu’il a nommés et les amener à couvrir ses arrières, jusqu’en 2013. Avec, cette mesure, il cherche, également à se faire succéder par son fils. Car, en un an, il pourra faire passer toute loi qu’il voudra et pourra compter sur ses magistrats, pour l’avaliser.
Avec la prolongation de leur retraite, il fait protéger, juridiquement, son fils, au cas où il serait évincé du pouvoir. Le cas échéant, Karim aura, au moins, un an de sursis, pour organiser sa défense ou fuir loin du Sénégal. Mais, le président Wade oublie que le gros des magistrats en fin de carrière sont dignes, fiers et incorruptibles, et que ce n’est pas à la fin d’une carrière, bien remplie au service de leur patrie, qu’il vont se dédire. En vérité par sa décision, le président Wade ne veut que préserver une poignée de magistrats, qu’il sait acquis à sa cause.
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